« L’industrie du pétrole et du gaz y est nouvelle ; naturellement, elle charrie beaucoup d’incompréhensions, parfois des inquiétudes. Seul un dialogue informé sera gage de succès pour le Sénégal ». Cette déclaration est du directeur général de la compagnie pétrolière britannique BP au Sénégal, Géraud Moussarie. Il s’exprimait, mardi 29 octobre, à l’occasion d’une table-ronde organisée par l’ONG 3D, en collaboration avec l’Observatoire du suivi des indicateurs de développement économique en Afrique (OSIDEA) sur les défis et opportunités du projet d’exploitation du gisement d’hydrocarbures ‘’Grand Tortue-Ahmeyim, situé à la frontière maritime sénégalo-mauritanienne et dont la première extraction confiée à BP, est attendue en 2022’’.
« Cette table-ronde, est non seulement un acte fort d’ouverture et de dialogue, mais aussi un jalon supplémentaire pour une gouvernance concertée des ressources pétrolières et gazières au Sénégal », a souligné le patron BP Sénégal.
A l’en croire, le projet GTA sera un développement win-win [gagnant-gagnant] pour tous les acteurs concernés ». « Pour le Sénégal, ajoute-t-il, les fondamentaux techniques et commerciaux permettront un développement progressif d’un bassin industriel sénégalais basé sur ses propres ressources en hydrocarbures au cours de la prochaine décennie ».
« En effet, il apportera dès 2022 des revenus supplémentaires qui iront en vaste majorité à la Nation. Il apportera aussi une alimentation en gaz domestique, synonyme d’électricité plus verte, plus compétitive et pouvant soutenir les besoins d’irrigation, et autres efforts de l’agriculture, l’agro-business et de l’industrie locale », a-t-il poursuivi.
Toutefois, M. Moussarie a prévenu que « rien n’est donné d’avance, car de nombreux projets gaziers sont en concurrence à l’échelle internationale avec des acteurs hyper dominants, comme le Qatar et l’Australie, qui, à eux seuls, produisent la moitié du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) mondial, et aussi d’autres acteurs africains puissants comme le Nigeria, ou en devenir comme le Mozambique ». Toutes choses qui le poussent à conseiller que « pour rester à la pointe, nous devons avant tout travailler beaucoup, mieux que la concurrence internationale, et surtout, ensemble. Le tout dans la transparence, la bonne gouvernance et la qualité des dialogues ».