Dans un rapport publié récemment, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) invite le monde à diminuer de moitié les plastiques à usage unique et adopter massivement le triptyque“ réutilisation, recyclage et alternative” pour stopper cette pollution galopante.
Éliminer d’abord…
353 millions, c’est le nombre de tonnes de déchets plastiques produites dans le monde en 2019. Parmi ces déchets, 22 % ont fini dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans la nature. Face à ce constat, la feuille du PNUE intitulée “Fermer le robinet” préconise donc “en premier lieu d’éliminer les plastiques problématiques et inutiles”, notamment en “réduisant de moitié la production de plastiques à usage unique”.
Au-delà de cette catégorie éphémère, le PNUE n’évoque pas directement d’objectif de réduction, à la source, de la production de tous les plastiques alors que celle-ci pourrait doubler d’ici 2040. Des études menées estiment qu’à cette date, le plastique pourrait émettre 19 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Adopter de nouvelles habitudes
Selon les prédictions, il y aura 408 millions de tonnes de déchets à gérer en 2040 si le modèle économique actuel se poursuivait. Ce qui se traduirait par 227 Mt de plastiques abandonnées dans l’environnement. Pour éviter d’atteindre ce stade, le programme onusien presse la communauté internationale d’adopter un « scénario de changement systémique », fondé sur “trois mutations du marché : réutiliser, recycler, diversifier”.
Une telle révolution, affirme le rapport, pourrait réduire ces déchets abandonnés à 41 Mt en 2040, soit une réduction de 80 % des prévisions. Cela ferait aussi économiser 4,5 milliards de dollars, estime le PNUE, qui prévoit 700 000 emplois créés, principalement dans les pays pauvres. Cependant, pour Hirotaka Koite, responsable de Greenpeace joint par l’AFP,“le rapport est très en deçà des ambitions nécessaires” car “il ne parle pas de réduction de la production globale”.
Il salue toutefois la prise en compte de l’ensemble du cycle de vie pour évaluer les alternatives, les avertissements contre l’écoblanchiment des plastiques faussement “dégradables ou compostables”, et la suppression des subventions.
Avec Onu info