Des conditions bancaires excessives sapent la prospérité économique

Bonjour chers amis, il y a quelques jours un de mes amis domicilié dans la zone UEMOA m’a informé de ce qui suit : Il voulait juste transférer dans la zone euro un montant de 1000 euro soit la contrepartie de 655 957 F CFA. Il s’en est ouvert à sa banque qui lui a facturé au total 73 056 F CFA soit 111,4 euro (11,4%) !!! Il a naturellement fait une réclamation au niveau de ladite banque qui lui a indiqué que c’était conforme à ses conditions de tarification.

L’analyse desdites conditions révèle en gros les niveaux de facturation ci-après :

Frais de dossier : 20 000 f (quel dossier ??)

Frais de timbre : 20 000f.

Swift : …..12 000 f

Taxes : ….. 7 140 f

Commissions :  10 000 f

Autres frais :       ..3 916 f.

Comment dans une même zone monétaire peut-on admettre un niveau de frais aussi élevé? La BCEAO est-elle au courant de ce genre de pratiques? Contrôle-t- elle régulièrement les conditions d’exercice de la profession ? Audite-t-elle les conditions de banques pour s’assurer de leur conformité par rapport à la règlementation ? Souvent dans les contrats signés entre les opérateurs économiques et les banques, ces tarifs sont présentés en très petits caractères. À quoi sert finalement une monnaie le FCFA qui n’arrive pas à garantir à ses usagers les mêmes conditions tarifaires compétitives que celles de la zone euro dont elle  partage les mêmes règles prudentielles ? L’autre problématique concerne les intérêts composés. Contrairement aux intérêts simples, calculés sur la base inchangée du capital, les intérêts composés sont une formule dans laquelle, la somme prise en compte pour le calcul des intérêts comprend les intérêts précédents, ceux qui ont été accumulés au cours des années précédentes.

En optant pour les intérêts composés, la banque fait payer aux promoteurs plus d’intérêts que nécessaire surtout lorsque ceux-ci paient à bonne date leurs dettes échues. En effet, les intérêts génèrent à leur tour des intérêts. Nous pouvons comprendre cette méthode du calcul des intérêts composés sur des placements où l’investisseur décide de ne pas percevoir tout de suite ses intérêts mais de les capitaliser. Cependant, pas sur les prêts accordés à la clientèle. Des conditions de banques prohibitives diminuent le pouvoir d’ achat, appauvrissent les citoyens et sapent la compétitivité de l’économie. Il est grand temps que les usagers prennent en charge ces problématiques liées à la cherté des conditions bancaires.  Suite à une large discussion que nous avons initiée dans les réseaux sociaux, un courrier signé par une dizaine de Cadres de citoyens de l’UEMOA a été envoyé à la BCEAO le 16 novembre 2023 pour attirer son attention sur ces deux problématiques majeurs Mais à ce jour, malgré de nombreux rappels. la Banque Centrale n’a pas encore répondu.

Magaye GAYE Économiste international

  1. Quel est le rôle de l’association sénégalaise pour la défense des intérêts de clients des banques? Les pratiques usurières sont souvent écrites en longues et illisibles lignes dans but de narguer le client pressé. C’est des ruses bancaires que l’on doit combattre aux plans structurel et institutionnel.

  2. ACSIF ( Association des Clients et Sociétaires des institutions financières) à toujours dénoncé les pratiques malsaines des banques sénégalaises envers les clients et les autorités sont au courant de ce qui se passe. C’est pourquoi la banalisation au Sénégal a appauvri la population du fait du non respect des 19 mesures de gratuité de l’Uemoa.Au Sénégal nous n’avons pas de banque de développement.

    • Vous avez parfaitement raison M. Diankha, il nous faut de véritables banques de développement au Sénégal sinon les banques commerciales vont davantage nous enfoncer.

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