Le dérèglement climatique risque de déplacer les pluies tropicales vers le nord au cours des vingt prochaines années, selon une étude publiée vendredi 28 juin dans la revue scientifique Nature Climate Change. Ce changement pourrait affecter profondément les pays situés près de l’équateur, notamment ceux d’Afrique centrale, du nord de l’Amérique latine, et les États insulaires du Pacifique.
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont utilisé des modèles informatiques. Ces derniers leur ont permis de prédire l’influence des émissions de dioxyde de carbone sur l’atmosphère, et en particulier sur la formation de la zone de convergences intertropicales. Cette ceinture de quelques centaines de kilomètres de long, formée par la convergence de masses d’air chaud et humide portées par les alizées, module les précipitations à proximité de l’équateur. Environ un tiers des pluies mondiales y sont produites.
Risque de « grands changements dans l’agriculture et l’économie des sociétés »
La migration de cette zone vers le nord risque d’entraîner « de grands changements dans l’agriculture et l’économie des sociétés », alerte dans un communiqué Wei Liu, professeur au Collège des sciences naturelles et agricoles de l’université de Californie à Riverside (États-Unis) et auteur principal de cette étude. La culture du café, du cacao, de l’huile de palme, des bananes, de la canne à sucre, du thé, des mangues et de l’ananas dans les pays tropicaux pourrait être chamboulée.
Selon les auteurs de cette étude, le déplacement de la zone de convergences intertropicales ne devrait durer qu’une vingtaine d’années. Des forces plus importantes, relatives au réchauffement de l’océan Austral, devraient dans un second temps la ramener au sud, et l’y maintenir pendant plusieurs centaines, voire milliers d’années.
Avec Reporterre
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