Si vous regardez de près des images de notre satellite naturel, cela saute aux yeux: la Lune est, peu ou prou, toujours photographiée de la même façon. Les cratères sont au même endroit, les cavités ne bougent pas. Bref, sa surface reste inchangée.
L’explication est simple. Depuis la Terre, nous voyons presque toujours la même face de la Lune. Une bizarrerie qui s’explique par les mouvements de ce satellite.
Face contre terre
Tout est en fait une histoire de timing. La Lune tourne en permanence, sans s’arrêter. Elle tourne à la fois sur elle-même, mais également autour de notre planète (tandis que cette dernière fait de même autour du Soleil). Problème, tout se fait de façon tellement synchronisé, que seule une surface de la Lune est constamment orientée côté Terre. L’autre face reste cachée. Mais ça n’a pas toujours été le cas.
Il y a très longtemps, notre satellite n’avait pas de face invisible pour les espèces qui peuplaient alors la Terre. La Lune tournait sur elle-même plus vite qu’aujourd’hui, présentant chaque nuit une face différente à notre planète. Avec le temps, l’attraction universelle des deux astres a progressivement conduit à leur rotation synchrone.
De temps à autre pourtant, des variations et irrégularités de mouvement de la Lune laissent entrevoir de petits bouts de cette mystérieuse face cachée. Environ 18% de cette surface est parfois observable depuis la Terre, rapporte le média scientifique Discover. Pour le reste, seules les sondes spatiales nous permettent d’en savoir un peu plus.
Viser la lune (cachée)
De multiples missions spatiales tentent inlassablement de cartographier cette mystérieuse face cachée de la Lune -avec plus ou moins de réussite. En 1950, c’est la sonde spatiale soviétique Luna 3 qui a pris pour la première fois des photos de cette surface inconnue. On y découvre alors un sol présentant davantage de cratères et de croûtes que sa partie visible.
En janvier 2019, c’est finalement le vaisseau spatial chinois Chang’e 4 qui atterrit sur cette surface pour la première fois de l’histoire. Un succès retentissant, suivi par l’arrivée en juin 2024 du vaisseau chinois Chang’e 6, le premier à y récupérer des échantillons. Ce n’est plus qu’une question de temps, avant de percer les secrets de la Lune.
Avec Slate