Depuis plusieurs mois, les consommateurs du monde entier ont vu le prix du café s’envoler. Selon nos confrères de BFM Business, les prix de l’Arabica, la variété de café la plus prisée et représentant 70% de la production mondiale, ont atteint 5800 dollars la tonne. Quant au Robusta, qui constitue 30% de la production mondiale, il atteint 5000 dollars la tonne, un record inégalé depuis 47 ans, d’après l’Organisation internationale du café.
Ce phénomène s’explique principalement par une demande croissante, notamment dans les pays émergents comme la Chine et l’Inde, où une nouvelle classe moyenne accède à des produits autrefois inaccessibles. Cette demande est accompagnée d’une offre de plus en plus vulnérable. Le Vietnam, premier producteur mondial de Robusta, subit de plein fouet les effets des phénomènes climatiques extrêmes, tels que le typhon Yogi. Ce dernier a gravement affecté les récoltes, réduisant la production alors que la demande restait forte.
Frédéric Gaspart, économiste et professeur à la Faculté des bioingénieurs à l’UCLouvain, souligne également l’impact des chocs climatiques sur l’offre mondiale : « Le changement climatique est un choc permanent pour les zones de production. Pour le café, les pays producteurs comme le Brésil ou le Vietnam sont particulièrement touchés par des événements climatiques extrêmes, mais aussi par l’apparition de ravageurs favorisés par des conditions météorologiques plus chaudes« . En plus de cela, la spéculation sur les marchés aggrave les tensions. Le professeur note que la spéculation, bien qu’elle puisse stabiliser les prix dans certaines circonstances, peut également entraîner des hausses incontrôlées lorsque des comportements irrationnels se généralisent.
Le cacao : une culture en danger
Le cacao, cet autre or noir, souffre aussi énormément du réchauffement climatique. En Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana, qui assurent à eux seuls près de 50% de la production mondiale, les conditions climatiques deviennent de plus en plus hostiles. La hausse des températures et l’irrégularité des précipitations menacent directement la production de cacao, car cette culture est extrêmement sensible aux variations de température et d’humidité. Les experts estiment qu’un tiers des plantations de cacao pourrait disparaître d’ici 2050.
En plus des effets directs du changement climatique, l’industrie du cacao fait face à une augmentation des maladies et ravageurs, souvent exacerbés par des conditions climatiques plus favorables à leur prolifération. Les agriculteurs tentent de faire face en déplaçant les cultures en altitude, mais cette solution est limitée par la disponibilité des terres et pourrait aggraver la déforestation dans certaines régions.
Le changement climatique n’affecte pas uniquement les cultures de café et de cacao. D’autres productions essentielles pour l’alimentation mondiale subissent également des perturbations. Parmi elles, le maïs, le blé, le riz, mais aussi des cultures moins souvent évoquées comme les pommes de terre et les bananes.
Les pommes de terre, par exemple, sont particulièrement vulnérables au changement climatique, car elles nécessitent un apport constant en eau. D’ici 2050, la production mondiale de pommes de terre pourrait diminuer de 9%, certaines régions devenant tout simplement inadaptées à leur culture. Les sécheresses, de plus en plus fréquentes, affectent gravement les rendements, obligeant les producteurs à chercher des solutions d’irrigation coûteuses ou à abandonner certaines terres.
Quant aux bananes, fruit le plus exporté au monde, elles sont également en danger. « Le changement climatique est une menace énorme pour le secteur de la banane« , souligne Pascal Liu, représentant du World Banana Forum, un groupe des Nations Unies réunissant les acteurs de l’industrie, dans un article de la BBC. Outre les conditions météorologiques extrêmes qui réduisent directement les récoltes, les bananiers sont très sensibles aux hausses de température, qui pourraient anéantir certaines cultures. Mais la plus grande menace immédiate reste la propagation des maladies. Le fléau le plus redouté est le TR4, une infection fongique dévastatrice qui a déjà ravagé des plantations en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Une fois qu’une plantation est contaminée, il est quasiment impossible d’enrayer la propagation, ce qui conduit souvent à la perte totale des arbres.
Les céréales, un pilier alimentaire menacé ?
Les cultures de céréales, …
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Avec Rtbf Actu