En marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé mardi les Etats membres à tenir les promesses du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à mettre fin à la pauvreté, à protéger la planète, et à ne laisser personne de côté.
« Les objectifs de développement durable (ODD) incarnent une vision audacieuse. Ils constituent un engagement en faveur d’un avenir meilleur, plus sain, plus sûr, plus prospère et plus durable. Mais les vents contraires sont nombreux », a dit le chef de l’ONU lors d’une réunion consacrée aux ODD, notant que le monde est mal parti pour atteindre plus de quatre sur cinq de toutes les cibles associées à ces objectifs.
De nombreux pays sont écrasés par un endettement massif, des liquidités limitées et des coûts d’emprunt très élevés. Les conflits, la faim, les inégalités et la crise climatique s’intensifient. En outre, l’architecture financière mondiale ne permet pas aux pays en développement de pouvoir compter sur suffisamment de financements et de liquidités et ne leur offre pas un filet de sécurité efficace.
« Le monde a pourtant les richesses, les technologies et le savoir-faire qu’il faut pour atteindre les objectifs de développement durable », a estimé le Secrétaire général, qui a noté qu’en septembre 2023, le Sommet sur les objectifs de développement durable avait permis de dégager un consensus autour d’un plan de relance des ODD, prévoyant des financements d’au moins 500 milliards de dollars par an pour les pays en développement.
Trois moteurs du développement
Pour accélérer le rythme des progrès, le chef de l’ONU a invité les Etats membres à se concentrer sur trois moteurs du développement : les financements, l’action climatique et la paix.
S’agissant des financements, M. Guterres a noté que dans le Pacte pour l’avenir, adopté dimanche 23 septembre par les Etats membres, il est prévu d’appuyer le plan de relance des ODD et la réforme de l’architecture financière mondiale afin d’atténuer la crise de la dette que traversent de trop nombreux pays en développement.
Il s’agit notamment de multiplier la capacité de prêt des banques multilatérales de développement afin de dégager davantage de ressources pour l’action climatique et le développement durable, et de modifier leur modèle de fonctionnement afin de mobiliser en masse des financements privés.
Concernant l’action climatique, le Secrétaire général a invité les pays à adopter des plans d’action nationaux pour le climat qui soient ambitieux, en ne dépassant pas la limite des 1,5 degré Celsius, et en couvrant l’ensemble de l’économie et tous les secteurs.
« L’heure est venue d’éliminer progressivement mais rapidement les combustibles fossiles, au terme d’une transition équitable, et d’augmenter rapidement, avec discernement, les énergies renouvelables pour favoriser le développement durable, la sécurité énergétique et la prospérité économique », a-t-il dit.
Enfin, s’agissant de la paix, le chef de l’ONU a observé que les plans de développement sont rapidement anéantis par des conflits sans fin et « les ressources dont nous avons tant besoin pour nourrir et éduquer nos enfants et construire une planète durable pour notre jeunesse sont gaspillées en dépenses militaires ».
Il a appelé les dirigeants du monde entier à surmonter les divisions, à mettre fin aux conflits, et à investir dans l’avenir de leurs populations et dans la paix.
« Dans un monde de richesses exceptionnelles, de connaissances et de technologies sans précédent, nous n’avons aucune excuse. Il est temps de tenir les promesses du Programme 2030 – de mettre fin à la pauvreté, de protéger la planète, et de ne laisser personne de côté », a-t-il ajouté. « Gardons les objectifs de développement durable en vie ».
Maintenir le cap
Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Philémon Yang, a estimé, pour sa part, que le défi est de maintenir le cap.
« Le succès naît d’une action déterminée. Et c’est le moment d’être ambitieux. Le moment est venu de s’engager en faveur de transitions audacieuses et justes qui feront progresser les systèmes alimentaires ; élargiront l’accès et l’accessibilité financière aux énergies renouvelables ; étendront la connectivité numérique ; et augmenteront les possibilités d’éducation et de travail décent, en particulier pour les femmes et les filles », a-t-il dit dans un discours.
« Ensemble, ces transitions offrent une liste de tâches importantes pour nous aider à réduire les innombrables inégalités qui laissent beaucoup trop de personnes de côté », a-t-il ajouté, affirmant qu’en tant que Président de l’Assemblée générale il s’engageait à leur accorder la priorité.
Selon lui, le Pacte pour l’avenir et ses annexes, qui viennent d’être adoptés, « offrent un cadre dynamique pour renforcer la coopération internationale à cette fin ».
Avec Onu Info