La fortification de l’ISRA, une décision majeure du conseil des ministres du 14 août 2024

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Je souscris!

Une  transformation du réel, fondée sur un calibrage des besoins de la société, convoque, de toute urgence, une quête de connaissances sans bornes. A notre sens, ignorer une telle assertion c’est avoir une boite à outils pas nécessairement utile pour l’idéal prôné. C’est pourquoi je soutiens, sans un atome de réserve, toute idée visant à fortifier  l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles qui, par la grâce de Dieu, va célébrer, cette année, son cinquantième anniversaire. Je le fais par devoir, par reconnaissance, par fidélité et par amour pour cet institut si vital pour un secteur agricole des meilleurs.

Je me surprends souvent en train d’avancer que le pétrole dont on parle tant, et partout à travers l’humanité, n’est pas une fin en soi.

Le vrai pétrole, me semble- t-il, c’est la terre qui, exploitée de façon optimale, permet de créer des richesses inscrites dans une durabilité constamment revigorée. En décodé, le pétrole d’aujourd’hui doit servir d’intrant pour tirer le vrai pétrole, c’est-à-dire une agriculture qui se développe et se bonifie dans la diversité et avec la diversité, le tout si soucieux des capacités productives de nos écosystèmes.

Ne nous trompons pas de piste d’atterrissage, un développement socio-économique  harmonieux et harmonisé de l’Afrique passe par un développement rural intégré.

Une de mes convictions les plus fortes!

Malheureusement, et à tort, la recherche agricole est souvent au banc des accusés. Pourtant, elle apporte une contribution remarquable à la construction d’une agriculture productive et durable, et cela, en dépit de la faiblesse  des moyens dont elle bénéficie.

La recherche n’est pas un luxe, c’est l’expression d’une forte volonté de changement positif d’un état observé ou susceptible de se produire. Par conséquent, les chercheurs sont les architectes du passé, du présent et du futur. En d’autres termes, sans eux, il est impossible d’assurer une efficacité et une efficience de l’investissement public consacré au secteur agricole. Car toute transformation structurelle agricole exige une science domestiquée et décloisonnée, comme vecteur  porteur de profondes et significatives mutations positives.

Dès lors, il nous semble essentiel d’élargir l’angle d’attaque, en considérant aussi l’ITA dans la problématique d’optimisation des performances et de l’impact de notre recherche agricole finalisée sur le développement. il faut aussi  trouver les nœuds, avec l’enseignement agricole et le conseil agricole et rural pour bien couvrir l’amont et l’aval de nos productions agricoles (agriculture, élevage, pêche, foresterie, etc.)

En tout état de cause, nous devons veiller à maintenir, au Sénégal, nos chercheurs talentueux, en les motivant davantage grâce à l’amélioration de leurs conditions de vie et un cadre de travail propice à une expression plurielle  de leur génie créateur.

Au demeurant, une sécurité alimentaire et nutritionnelle, adossée à une politique de souveraineté alimentaire, renvoie au moins à quatre conditions essentielles: technologies adaptées à notre univers, connaissances avant- gardistes pour une réaction stratégique normée, environnement de la production et de la commercialisation assaini et infrastructures de base. Et c’est, précisément, une combinaison intelligente de ces éléments qui permet l’émergence de systèmes d’innovation ou écologie de l’innovation susceptible de sortir des sentiers battus et d’assurer un « take-off » agricole et un atterrissage réussi sur une piste de libération intégrale de notre potentiel agricole.

Sous ce rapport, la mobilisation de tous les acteurs publics et privés du Sénégal devrait assurer une bonne  prise en charge des équations posées par les plus Hautes Autorités de notre pays. Évidemment, on doit attendre, de l’Académie des sciences, de diverses associations professionnelles agricoles  (ASIA, V2A, FARSEN, etc.), des structures comme l’IPAR, des ONG à vocation agricole, des universités, des OP et de notre diaspora, une contribution de tout premier plan.

Par ailleurs, le CORAF, les centres du CGIAR et les partenaires scientifiques du nord sont aussi à associer. Nous sommes à l’heure d’une mondialisation scientifique incontournable.

Oui, ce sont des réflexions concertées qui ont la probabilité la plus élevée de traitement approprié de questions agricoles de plus en plus surclassées en questions nationales, partout à travers l’humanité.

Dr Papa A.SECK, Directeur de Recherche

Spécialiste en politiques et stratégies agricoles,

sextuple Académicien des Sciences agricoles (Ansts, Aaf, Ansalb, Aas, Aasrps, Twas)

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