En 2007, l’Assemblée Générale des Nations Unies a fait du 15 octobre la Journée Internationale des Femmes Rurales, marquant ainsi une reconnaissance mondiale du rôle crucial que ces femmes jouent dans la survie alimentaire et le développement économique de leurs communautés. En ce jour, nous célébrons les femmes rurales, véritables socle de notre économie, qui, à travers leur labeur dans les systèmes alimentaires et leur résilience, nourrissent nos familles et soutiennent l’économie de leurs pays.
Le Sénégal, en phase avec cette célébration internationale, met cette année à l’honneur le thème « Femme Rurale et Souveraineté Alimentaire ». Ce thème est plus qu’un simple slogan : il reflète une réalité tangible. Les femmes rurales sont les actrices principales de notre souveraineté alimentaire. Par leur travail quotidien, elles contribuent beaucoup a la sécurité alimentaire du pays, tout en préservant la biodiversité et en apportant des solutions innovantes aux défis auxquels elles font face.
Cependant, malgré les efforts considérables déployés par les autorités sénégalaises et la communauté internationale pour améliorer la condition des femmes rurales, les inégalités demeurent encore trop présentes, elles persistent. Ces femmes, qui assurent la sécurité alimentaire et la résilience climatique au sein de leurs famille et communautés, continuent d’être confrontées à de nombreuses difficultés, notamment l’accès limité aux ressources, aux terres et aux financements.
Des défis persistants :
1. Accès à la terre : Bien qu’elles soient majoritaires à travailler la terre, peu de femmes rurales en sont propriétaires. L’accès à la terre reste un enjeu crucial pour leur autonomie économique et l’augmentation de leur productivité. Des réformes foncières sont nécessaires pour sécuriser leurs droits sur les terres qu’elles cultivent.
2. Accès aux intrants agricoles : Le manque d’accès aux semences, à l’eau, et aux équipements modernes freine le potentiel des femmes rurales. Pour garantir une agriculture prospère et durable, il est primordial qu’elles disposent des outils nécessaires.
3. Accès à la formation : Les techniques agricoles évoluent, tout comme les défis environnementaux. Cependant, les femmes rurales manquent souvent de formations adaptées à ces nouvelles réalités. Offrir des opportunités de renforcement des capacités permettra de valoriser davantage leur rôle dans la chaîne agricole.
4. Accès au crédit agricole : Trop souvent exclues des circuits de financement, les femmes rurales peinent à investir dans des projets agricoles à forte valeur ajoutée. Faciliter leur accès au crédit est une condition sine qua non de leur indépendance économique.
Nos propositions pour une transformation durable :
1. Tenue d’assises nationales sur l’agriculture et le rôle des femmes rurales : Créer un espace de dialogue où les femmes rurales pourront exprimer leurs besoins et participer activement à la définition de solutions concrètes.
2. Réforme des lois foncières : Garantir un accès sécurisé à la terre pour les femmes rurales, leur permettant ainsi de contribuer pleinement à la souveraineté alimentaire du pays.
3. Programme national de renforcement des capacités : Mettre en place des formations spécifiques pour les femmes rurales sur les techniques agricoles modernes et la gestion des ressources naturelles.
4. Facilitation de l’accès au crédit agricole : Créer des mécanismes de financement adaptés aux réalités des femmes rurales pour qu’elles puissent investir dans des projets agricoles innovants.
5. Valorisation de la contribution des femmes rurales : Promouvoir la consommation locale et les produits issus du travail des femmes rurales à travers des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale.
AWLN Sénégal salue les efforts déjà engagés par les autorités et les partenaires au développement, Cependant, nous ne pouvons nous contenter de progrès limités ou de demi-mesures. Il est temps d’appeler à des ruptures profondes et à des actions audacieuses qui transformeront de manière équitable la situation des femmes rurales. Nous appelons pour des réformes structurelles, des engagements politiques fermes et des investissements soutenus pour garantir que les droits des femmes rurales ne soient plus relégués à la marge. Il est impératif que des solutions durables soient mises en œuvre pour que ces femmes, qui sont au cœur de notre souveraineté alimentaire, puissent accéder aux mêmes opportunités et bénéficier d’une justice sociale qui reflète leur rôle crucial dans nos sociétés. Nous sommes résolus à poursuivre ce plaidoyer et à accompagner ces femmes vers une autonomie renforcée, pour un avenir plus équitable.
Vive la femme rurale, pilier de notre sécurité alimentaire, et vive l’unité pour un avenir plus juste et inclusif pour toutes !