Après deux ans de tergiversations depuis le dernier sommet, l’Onu et des ONG appellent à agir en Colombie où se tient depuis lundi la COP 16.
Dans la ville de Cali, en Colombie, plus de 12.000 personnes venues de 196 pays différents sont réunies pour cette conférence sur la biodiversité pendant quinze jours. L’événement et une conférence de l’ONU mais différente des Cop climats très médiatiques qui ont lieu tous les ans.
Lors de la dernière édition en 2022, une feuille de route sans précédent avait été adoptée. Les pays s’étaient alors engagés à présenter, d’ici la conférence actuelle, des stratégies nationales pour protéger notamment 30% des terres et de mers et restaurer 30% des écosystème déjà dégradés.
Problème de taille : 23 pays sur 196 seulement ont bien présenté leur stratégie jusqu’à présent. Suffisant pour que la secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique, Astrid Schomaker, alerte : « Si nous ne protégeons pas notre nature, nous mettons en péril nos économies, notre agriculture, et nous ne serons pas en mesure à l’avenir de nourrir une population de 10 milliards d’habitants sur cette planète« .
Mais pourquoi une telle situation, s’interrogent bon nombre d’observateurs et même d’acteurs. Chacun voit ses intérêts, personnes n’agit, tout avance trop lentement et c’est un cercle vicieux, regrette Florian Titze de l’ONG environnementale WWF. « La pression est moins forte pour les pays qui, comme l’Allemagne doivent achever ce plan d’action national, car d’autres ne le font pas non plus« , constate-t-il, amer.
Les délégués présents à la conférence devront aussi régler un autre problème. Celui du financement des plans d’action. Il y a deux ans, les pays industriels s’étaient engagés à donner 20 milliards par an d’ici 2025 puis 30 milliards entre 2025 et 2030 pour financer des mesures. Deux Etats seulement ont versé leur contribution entièrement jusqu’à présent : la Norvège et la Suède.
Il n’en fallait pas plus pour que le patron de l’ONU, Antonio Guterres appelle à l’action. « Il faut passer des paroles aux actes« , insistait-il lors la cérémonie d’ouverture de la conférence.
« Nous parlons vraiment de la préservation de notre civilisation sur cette planète, je pense qu’il y a peu de choses qui pourraient être plus importantes« , ajoute Florian Titze.