Pêche continentale : L’appel de Dakar lancé par la Banque africaine de développement et la FAO

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Une plus grande reconnaissance des contributions apportées par la pêche continentale et des opportunités importantes qu’elle peut offrir – en particulier pour les groupes les plus pauvres et autrement marginalisés. C’est le plaidoyer fait, à Dakar, par le Groupe de la Banque africaine de développement et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Cet appel a été lancé en septembre dernier à Dakar, lors des travaux de la 20e session du Comité des Pêches continentales et de l’Aquaculture en Afrique (CPCAA). L’événement a été marqué par le lancement de la dernière édition de la Circulaire 942 portant sur l’état des ressources halieutiques mondiales des eaux douces, publiée pour la première fois conjointement par la FAO et la Banque Africaine de développement.

La Circulaire 942, document de référence contribuant à une compréhension globale de la pêche continentale ainsi qu’au dialogue sur son rôle actuel et futur, relève qu’en dépit de l’importance et la pertinence des pêches en eau douce dans l’atteinte des objectifs mondiaux de développement et de conservation, elles sont souvent négligées ou marginalisées dans les débats sur le développement.

En effet, note un communiqué de la Banque parvenu à Espacedev, plus de la moitié des personnes sous-alimentées dans le monde vivent en Asie et plus d’un tiers en Afrique, régions où la production halieutique intérieure est la plus importante. En outre, l’Asie représente près des deux tiers des captures totales mondiales tandis que l’Afrique a le deuxième plus grand volume de captures et une production annuelle par habitant plus élevée que l’Asie.

Pourquoi il faut faire de la pêche continentale une priorité

« La pêche continentale est importante en termes de production, de productivité et d’efficacité. Sa contribution aux moyens de subsistance incluent la sécurité alimentaire et la nutrition dans le cadre des systèmes alimentaires. Il faut en faire une priorité et la redéployer vers les populations qui en ont grandement besoin », préconise Vera Agostini, directrice adjointe de la division des Pêches et de l’Aquaculture à la FAO.

Saluant ce document « d’une très grande importance et très complet », Chérif Mohamed, responsable du bureau pays de la Banque africaine de développement au Sénégal, estime qu’il renseigne clairement sur la situation des ressources et de leur exploitation, mais aussi sur les contributions de la pêche à la sécurité alimentaire et aux moyens d’existence des communautés qui en dépendent.

« Il s’attache aussi pour la première fois à souligner l’importance des pratiques et des modes de gestion traditionnels pour la durabilité de ces pêcheries », indique M. Chérif.

Selon lui, le Groupe de la Banque continuera à mettre l’accent sur les investissements dans la gestion du capital naturel, la biodiversité et la conservation de la nature.« Grâce à des initiatives comme le Centre africain de gestion des ressources naturelles et d’investissement,la Banque appuiera l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles et la valorisation du capital naturel. Elle facilitera également l’investissement dans les ressources naturelles et renforcera leur contribution à l’industrialisation et à la transformation économique sur le continent », affirme-t-il.

Fatou Diouf, ministre sénégalaise des Pêches, des Infrastructures portuaires et maritimes, note, pour sa part, que les pays du continent portent un réel intérêt aux différentes études sur la pêche continentale et l’aquaculture. « Face à une production insignifiante, alors qu’il y a un potentiel existant, c’est ensemble que nous pouvons trouver des solutions durables. Il faut investir dans la transformation, aller vers la transformation bleue. Il y a un impératif à travailler collectivement pour atteindre cet objectif », soutient-elle.

Espacedev

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