Les champignons constituent un règne à part entière, entre l’animal et le végétal. Encore mal connus des scientifiques, ils présentent néanmoins de nombreux bénéfices. Non seulement pour la santé, mais aussi pour les écosystèmes. ID fait le point.
Cèpes, girolles, pleurottes, trompettes-de-la-mort… En automne, les champignons se dégustent à toutes les sauces. Ni animaux, ni végétaux, ils constituent un groupe très varié, regroupant des espèces microscopiques et d’autres pouvant atteindre plusieurs kilos. Et si beaucoup d’entre eux sont toxiques, voire mortels, ceux qui sont comestibles apportent de nombreux bienfaits, assez similaires à ceux des légumes.
Une source de vitamines et de fibres
Les champignons fournissent notamment des vitamines, en particulier celles du groupe B. Selon Sciences et Avenir, 100 g de chanterelles ou de girolles apportent 5,44 mg de vitamine B3, qui participe au métabolisme du glucose, des acides aminés et des acides gras. Une portion de 100 g de champignons de Paris — qui ont l’avantage d’être disponibles toute l’année — couvre 25 % des apports journaliers recommandés pour la vitamine B2 et pour la vitamine B5. Et contrairement aux végétaux, les champignons produisent de la vitamine D, essentielle à la minéralisation des os et des dents, bien qu’en faible quantité.
Les champignons sont aussi une source intéressante de fibres, utiles pour la régulation du transit intestinal : 4,23 g pour 100 g de chanterelles. Ils apportent également 2 à 3 % de protéines et auraient même une action prébiotique grâce à leur teneur en polysaccharides. Et étant composés à près de 90 % d’eau, ils sont très peu caloriques : 25 à 30 kcal pour 100 g.
Selon une étude de l’Université nationale de Singapour, les champignons pourraient même protéger du déclin cognitif. L’étude, conduite de 2011 à 2017 sur un échantillon de 600 personnes âgées d’au moins 60 ans, a constaté que celles qui consommaient 300 g de champignons cuits par semaine avaient 56 % de risque en moins de présenter des déficits cognitifs légers, comme les pertes de mémoire. Selon les chercheurs, cet effet serait dû à l’ergothionéine, une molécule antioxydante présente dans les champignons.
« Sans les champignons, les plantes n’existeraient pas »
Au-delà de ses vertus nutritionnelles, les champignons sont également essentiels pour tous les écosystèmes. Ils sont indispensables à la vie des plantes en les protégeant du sel, des métaux lourds et des maladies. « Sans les champignons, les plantes n’existeraient pas. Nous avons besoin des plantes pour l’oxygène. Donc le monde comme nous le connaissons n’existerait pas », explique à l’AFP Amy Honan, professeure de mycologie et de biodiversité fongique à l’université de l’Oregon.
Selon la scientifique, ils participent aussi à la décomposition des matières organiques mortes et recyclent le carbone et les nutriments, ce qui facilite le cycle de vie de la plante.
Mais si leur rôle est essentiel, à peine 6 % des espèces ont été répertoriées par les scientifiques, ce qui constitue un frein à leur préservation. D’après un communiqué de l’Office français de la biodiversité (OFB), 3,8 % des espèces de champignons sont aujourd’hui menacées, mais ce pourcentage devrait augmenter lorsque les connaissances auront progressé pour préciser leur état de conservation.
Selon le média britannique The Guardian, le Chili ainsi que la Grande-Bretagne devraient, à l’occasion de la COP16 sur la biodiversité, demander de reconnaître les champignons comme « un royaume de la vie indépendant dans les lois, les politiques et les accords, afin de mieux les préserver et adopter des mesures concrètes leur permettant de maintenir leurs effets bénéfiques sur les écosystèmes et les personnes ».
Avec L’info durable