La réélection de Donald Trump qui remet en cause le changement climatique, défend les énergies fossiles et promet de re-sortir de l’Accord de Paris, risque de tuer l’objectif 1,5°C. Un premier crash-test aura lieu la semaine prochaine avec l’ouverture de la COP29 de Bakou.
“Drill, baby drill! ” (“Fore, chéri, fore !”). Le leitmotiv de Donald Trump, élu président des Etats-Unis ce mercredi 6 novembre, donne le ton du programme qu’il entend mettre en œuvre. Le candidat républicain, qui ne cache pas son climatoscepticisme, a promis de re-sortir les Etats-Unis de l’Accord de Paris et de revenir sur les réglementations environnementales prises sous l’ère Biden. Celles-ci seraient selon lui “nuisibles” à l’économie américaine, et notamment à l’industrie pétro-gazière.
Le pays, premier producteur mondial de pétrole et de gaz, est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre. Il pèse donc lourd dans la balance à l’heure d’agir contre le changement climatique et, sur ce terrain, il n’y a pas de temps à perdre puisqu’il va falloir massivement réduire nos émissions d’ici 2030. Les prochaines années seront donc cruciales. Or, avec Donald Trump à la tête des Etats-Unis, il est quasi impossible que le pays atteigne ses objectifs climatiques, enterrant l’espoir de rester sous 1,5°C de réchauffement.
+ 4 milliards de tonnes de CO2
“Compte tenu de l’ampleur des émissions américaines et de leur influence sur le monde, cette élection est cruciale pour espérer limiter le réchauffement à 1,5°C, analysait le site Carbon brief en amont des élections. Un second mandat de Trump qui parviendrait à démanteler l’héritage climatique de Biden mettrait probablement fin à tout espoir mondial de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C”. Selon le site spécialisé, les politiques de Donald Trump pourraient entraîner une augmentation de 4 milliards de tonnes d’émissions de CO2 équivalent d’ici 2030, soit les émissions annuelles combinées de l’Union européenne et du Japon, ou les émissions combinées des 140 pays les moins émetteurs du monde.
Lors de son premier mandat, de 2017 à 2021, Donald Trump avait abrogé plus de 100 normes environnementales issues de la présidence de Barack Obama, et il avait fait sortir son pays de l’Accord de Paris sur le climat. Sans surprise, il a promis de faire de même et d’aller encore plus loin en sortant de la Convention cadre des nations unis sur le changement climatique (CCNUCC). Cette position pourrait inciter d’autres pays à faire de même, ou du moins à limiter leur ambition alors que de nouveaux plans climatiques sont attendus l’année prochaine.
Li Shuo, directeur du China Climate Hub à l’Asia Society Policy Institute, avait ainsi estimé qu’une victoire de Trump “enlèverait toute pression que la Chine pourrait ressentir” pour rendre son propre plan d’action climatique ambitieux. Les risques pour la diplomatie climatique seraient d’autant plus élevés que la “capacité de résistance de l’Union européenne”, en train de détricoter son Green Deal, est “bien moindre” qu’en 2017, abonde Gaïa Febvre, du Réseau action climat, citée dans Le Monde.
En outre, Donald Trump a publiquement évoqué le fait de revenir sur l’engagement financier des États-Unis envers le Fonds vert pour le climat. Le Projet 2025 du candidat appelle également à se retirer de la Banque mondiale et du FMI – dont les États-Unis sont le plus grand actionnaire – et à mettre fin aux contributions financières à ces organisations. Le pays contribue également à un cinquième du budget de la CCNUCC.
Démanteler l’IRA
Sur le plan environnemental, Donald Trump a également promis de …
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