Alors que la COP29 vient de se terminer en Azerbaïdjan, un sujet très particulier ne semble pas avoir été exploré : la disparition de la mer Caspienne. Pourtant, le pays qui accueillait cet événement se trouve justement au bord de cette étendue d’eau menacée.
Le sérieux déclin de la mer Caspienne
Du 11 au 22 novembre 2024 a eu lieu la 29e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. Le thème principal de l’événement était lefinancement pour aider les pays à réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et protéger les vies et les moyens de subsistance contre l’aggravation des effets des changements climatiques. Or, l’Azerbaïdjan se trouve justement au bord de la mer Caspienne, une vaste étendue d’eau actuellement en grand danger. Cependant, le sujetn’a pas été évoqué durant la COP29 et ne fait d’une manière générale pas réellement parler en dehors des pays concernés.
Outre l’Azerbaïdjan, la mer Caspienne borde également la Russie, l’Iran, le Turkménistan et le Kazakhstan. Considérée comme étant la plus grande étendue d’eau continentale du monde, elle a une superficie de plus de 350 000 km². Seulement, voilà, il s’agit aussi de la mer la moins profonde du monde (seulement quatre mètres par endroits). Elle est donc en sérieux déclin depuis environ deux décennies, avec une baisse de 23 centimètres par an, un changement inexorable désormais visible à l’œil nu sur des photos satellites.
Une situation critique, mais pas encore définitive
Les principales causes du déclin de la mer Caspienne sont imputées à la Russie. Ce pays exploite en effet abondamment les sous-sols de la zone afin d’en extraire le pétrole et détourne de grands fleuves (l’Oural et la Volga) pour ses barrages hydroélectriques. Sans surprise, le réchauffement climatique aggrave aussi une situation déjà plus que préoccupante. Par ailleurs, il faut savoir que le chemin que prend la mer Caspienne rappelle le sort de la mer d’Aral, plus au nord, qui a quasiment en une trentaine d’années.
En milieu d’année 2023, le Kazakhstan avait décrété l’état d’urgence en raison des impacts du faible niveau de l’eau sur les réserves d’eau potable et de poissons. Un an plus tard, l’Azerbaïdjan qualifiait pour sa part la situation de catastrophique. Outre les dérives qui touchent les populations humaines, la faune locale est également très impactée. Endémique de la région, le phoque de la Caspienne a vu sa population s’effondrer, passant d’un million au début du XXe siècle à environ 150 000 aujourd’hui.
Si le sujet n’a pas été vraiment abordé durant la COP29, le sort de la mer Caspienne n’est pas encore totalement scellé. En effet, un éventuel accord entre les cinq pays cités pourrait permettre de ralentir le processus en établissant des zones protégées pour la faune et la flore. Néanmoins, cela impliquerait également et surtout que les pays s’accordent sur une limitation de l’exploitation pétrolière et des retenues d’eau avec les barrages.
Avec Sciencepost