COP16 en Arabie saoudite : la désertification, un fléau qui n’épargne aucun continent

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La COP16 sur la lutte contre la désertification se tient depuis hier lundi à Riyad, en Arabie saoudite, et va se poursuivre jusqu’au 13 décembre. Pour parler de la désertification, il faut reconnaître d’emblée avec un expert cité par franceinfo que « Tous les continents sont touchés ».

Comparée à celles sur le climat et sur la biodiversité, on peut san risque de se tromper dire que c’est la moins connue des COP. Toutefois, on considère qu’elle n’en traite pas moins un enjeu majeur. Lors de la 16e session de la conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) qualifiée d’« historique »par les Nations unies, les pays du monde entier tenteront de limiter l’expansion des déserts et le déclin progressif de la qualité des sols, de la végétation, des ressources en eau ou de la faune.

Les objectifs de l’événement sont multiples. « Les pays devraient s’accorder sur la manière de traiter la question cruciale de la sécheresse », explique le secrétaire exécutif de la CNULCD, Ibrahim Thiaw, citant également l’accélération de la restauration des terres et la prise en compte des« communautés les plus vulnérables ».

Actuellement, la désertification menace « 40% des terres émergées de la planète », signale l’Institut de recherche pour le développement (IRD), et affecte 3,2 milliards de personnes, précise la CNULCD (Nouvelle fenêtre). « Tous les continents sont touchés par la dégradation des sols, pas un n’est épargné », alerte Jean-Luc Chotte, directeur de recherche à l’IRD et président du Comité scientifique français sur la désertification.

C’est ce que montre, en partie, la carte suivante, issue du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat(Nouvelle fenêtre) (Giec), publié en 2022. Elle identifie les zones arides dans le monde (en marron) et leur expansion (en rouge) entre les années 1901-1930 et les années 1988-2017.

Dans son rapport publié en 2022, le Giec fait état des zones arides dans le monde et de leur expansion. (Rapport du GIEC)

L’Afrique se dégrade plus rapidement

« L’ampleur et l’intensité de la désertification ont augmenté dans certaines zones arides au cours des dernières décennies », établit le Giec. L’Amérique latine et l’Asie sont les continents qui affichent la plus importante proportion de terres abîmées, mais les dernières tendances « montrent que l’Afrique se dégrade considérablement plus rapidement que la moyenne mondiale », alerte la Convention(Nouvelle fenêtre) dans un outil permettant de comparer l’évolution de la situation dans différentes régions. Le continent africain a ainsi vu se dégrader, entre 2015 et 2019, 250 millions d’hectares de terres supplémentaires.

« La fertilité des sols diminue, les réserves d’eau diminuent, la biodiversité diminue. On est dans un système qui se fragilise de plus en plus. On produit moins et de moins bonne qualité », signale Jean-Luc Chotte. Pour lui, lutter contre la désertification, c’est donc « lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, mais aussi s’adapter, atténuer le changement climatique et conserver la biodiversité ».

Avec Espacedev avec Franceinfo

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