Saly Portudal : Les populations dénoncent un «massacre environnemental»

Une belle forêt d’eucalyptus frappe le visiteur qui se pointe pour la première fois à Saly. Mais cette image risque d’être rangée, sous peu, dans les tiroirs de l’histoire écologique de la zone. Pour cause, un désolant décor d’arbres abattus est de mise, depuis quelques jours. Un véritable «massacre environnemental», aux yeux des populations et même des touristes.

Les populations de Saly n’en croient pas leurs yeux. Le bois qui fait face à la gendarmerie a été coupé pour des raisons de construction de résidences. Bés bi a appris qu’il s’agit d’un titre foncier octroyé à la Sapco par l’État qui, en 2012, avait dessaisi la société du bail qui lui avait été accordé. En effet, le centre des impôts et domaines a déclaré la Sapco comme étant propriétaire de la zone boisée Eucalyptus de 9 ha 68 a 13 ca dans un état de droits réels daté du 20 février 2020.

«C’est une véritable forfaiture car on distribue facilement des titres fonciers dans ce pays. Cela ne veut pas dire que c’est légal. L’Etat avait dessaisi la Sapco parce qu’il y avait un bradage des terres. Mais le problème reste entier. Le poumon vert de Saly est lacéré, déchiqueté servi à des personnes qui n’ont que faire du bien-être des populations. C’est un véritable massacre environnemental», tempête Abdou Diop, membre du collectif de défense de la forêt.

C’est le même sentiment de désolation qui habite le conseiller municipal Ibou Sakho Thiandoum, un ardent défenseur des intérêts de Saly. «Cette forêt d’eucalyptus est le seul espace qui nous restait. Il n’est pas du tout question qu’on nous le prive. C’est là-bas que les artistes faisaient leurs répétitions, que les jeunes se rencontraient. C’est le cœur de Saly. Nous allons nous battre pour le préserver. Devant cette forêt, il y a un panneau où il est écrit qu’il ne faut pas couper les arbres ni déposer des ordures», déclare M. Thiandoum.

«La mairie avait même un projet d’y construire un hôpital. La mission de la Sapco n’est pas de vendre des terres. Tout le monde s’offusque de cette situation, populations de Saly, hôteliers et mêmes les clients. Il y a aussi le problème du Golf de Saly qui est en train d’être morcelé. Au départ, il était convenu qu’«ils emploient les jeunes de Saly. Non seulement ils ne l’ont pas fait mais ils font des détournements d’objectifs», conclut Ibou Sakho Thiandoum. 

Avec Bès Bi Le Jour

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