De l’énergie solaire à la mobilité électrique, cette étude propose cinq raisons d’espérer pour le climat.
Avec des émissions qui continuent d’augmenter et des catastrophes naturelles qui font des ravages dans le monde entier, il n’est pas étonnant que l’inquiétude face au climat soit à son comble.
Mais l’espoir n’est pas perdu. Une nouvelle étude affirme que cinq changements majeurs ont eu lieu, depuis la signature de l’accord de Paris en 2015.
Si des termes tels que « décarbonisation » et « zéro net » font désormais partie du langage courant, il n’en a pas toujours été ainsi. En reconnaissant le chemin parcouru au cours de la dernière décennie, nous pouvons voir où nous faisons des progrès – et où nous n’en faisons pas assez.
Du déploiement de l’énergie solaire à la mobilité électrique, voici cinq raisons que nous allons dans la bonne direction, selon l’étude du NewClimate Institute, un organisme allemand à but non lucratif.
1. Le discours sur le changement climatique est devenu courant
Il y a dix ans, seule une partie de la société était véritablement consciente du changement climatique et s’en préoccupait.
Cette situation a changé radicalement au cours des dernières années. En 2014, une enquête de la BBC portant sur 17 pays du monde a montré que 40 % des personnes interrogées considéraient le changement climatique comme un problème grave. En 2020, ce chiffre est passé à 60 %.
L’enquête plus large « Peoples Climate Vote », menée en 2021 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Université d’Oxford dans 50 pays, a montré un changement encore plus net.
En Europe de l’Est et en Asie centrale, 85 % des personnes interrogées considèrent le changement climatique comme une urgence mondiale. 72 % des Européens de l’Ouest et des Nord-Américains sont de cet avis, de même que 64 % des habitants des États arabes, 63 % des habitants de l’Amérique latine, des Caraïbes et de l’Asie-Pacifique, et 61 % des habitants de l’Afrique subsaharienne.
- Cinq leçons à retenir de l’accord « historique » de la COP28
- Migrants climatiques : comment se sent-on lorsqu’on doit quitter sa maison ?
La question est désormais au cœur du discours public et politique dans le monde entier. La couverture médiatique croissante des questions climatiques, ainsi que leur intégration dans l’éducation, ont permis aux citoyens d’acquérir des connaissances sur leurs causes et leurs conséquences.
Dans les régions du monde qui ressentent déjà les effets du changement climatique, la courbe d’apprentissage a été beaucoup plus raide.
Mais à mesure que les protestations contre le changement climatique et les mouvements sociaux prennent de l’ampleur, la pression monte sur les gouvernements et les entreprises pour qu’ils agissent.
Et lorsqu’ils n’y parviennent pas, les progrès de la science de l’attribution (qui définit les liens entre le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes) permettent de les tenir pour responsables devant les tribunaux par le biais de litiges climatiques. Rien que cette année, des jeunes Portugais, une organisation caritative environnementale britannique et l’activiste suédoise, Greta Thunberg, ont attaqué leur pays en justice.
2. La plupart des pays visent l’objectif « net zéro » – et les prévisions d’augmentation de la température sont plus basses
Des gouvernements aux grandes entreprises, les objectifs » net zéro » sont omniprésents. Mais en 2015, un seul pays – le Bhoutan – s’était fixé un tel objectif.
Aujourd’hui, plus de 90 pays, représentant près de 80 % des émissions mondiales, l’ont rejoint.
Dans le passé, le débat politique était centré sur les réductions progressives des émissions et les compromis entre les secteurs et les pays, note le NewClimate Institute. Mais une économie entièrement décarbonée est aujourd’hui une vision dominante, y compris dans les pays du Sud.
Bien qu’il nous reste un long chemin à parcourir pour parvenir à ces réductions et respecter la limite de 1,5 °C, la courbe des émissions projetées s’est aplatie.
En 2015, la température devait augmenter de 3,6 à 3,9 °C d’ici à 2100. Aujourd’hui, cette projection a été ramenée à 2,7 °C.
3. Les investisseurs et les entreprises se sentent poussés à agir sur le climat
Avant l’accord de Paris, le changement climatique était un sujet de niche parmi les investisseurs et les entreprises. Aujourd’hui, des pressions sont exercées pour qu’ils reconnaissent qu’il s’agit d’une menace sérieuse.
De nombreuses entreprises rendent compte de leur impact sur le climat et le divulguent – certaines sont même légalement tenues de le faire. Alors qu’elles cherchent à améliorer leurs références, les opportunités à faible émission de carbone gagnent en popularité et les innovations vertes entraînent des changements dans les modèles d’entreprise traditionnels.
La demande d’investissements durables est en hausse. En 2021, 84 % des propriétaires d’actifs dans le monde ont déclaré mettre en œuvre ou évaluer des stratégies d’investissement durable, contre 53 % environ trois ans plus tôt, selon PwC.
Alors que la transition vers l’abandon des combustibles fossiles a été scellée lors de la COP28 ce mois-ci, le risque d’actifs échoués pousse les investisseurs à se détourner des sources d’énergie polluantes pour se tourner vers les énergies renouvelables.
Les citoyens et les gouvernements étant de plus en plus conscients des campagnes de greenwashing, il est de plus en plus difficile pour les entreprises de nous berner. Pour celles qui tentent de le faire, les litiges liés au climat représentent un risque croissant.