Tous les pays peuvent être frappés par le changement climatique, mais ce sont les plus pauvres qui sont les plus durement touchés. Comment mieux préparer ces pays et leurs populations aux chocs climatiques, tels que les inondations, sécheresses, cyclones ou vagues de chaleur qui vont s’intensifier ?
Au même titre que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation est l’une des réponses essentielles, nécessaires et urgentes pour protéger les populations. Non seulement chaque dollar consacré à l’adaptation en rapporte quatre, mais ce type d’investissement sauve déjà des vies. La conférence annuelle sur les changements climatiques (COP29) qui se déroule actuellement du 11 au 22 novembre en Azerbaïdjan, nous donne l’occasion de partager des exemples de réussite d’adaptation au Sénégal, en Pologne, au Brésil et au Bangladesh ainsi que nos dernières analyses et données sur ce sujet, selon la Banque Mondiale.
Les risques climatiques sévères, comme les vagues de chaleur, les inondations, les ouragans et les sécheresses, menacent 1,2 milliard d’habitants. Comme le montre aussi un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale, un développement et une croissance économique plus rapides peuvent réduire les pertes économiques et de qualité de vie dues aux dérèglements du climat.
Selon cette publication, intitulée en anglais Rising to the Challenge: Success Stories and Strategies for Achieving Climate Adaptation and Resilience, il est essentiel, pour mieux protéger les personnes et les communautés, d’accélérer et améliorer le développement tout en menant des interventions d’adaptation ciblées.
Le rapport constate que croissance économique et renforcement de la résilience vont de pair. Ainsi, note un communiqué de la Banqueparvenu à espacedev, une augmentation de 10 % du PIB par habitant pourrait réduire d’environ 100 millions le nombre de personnes menacées par les risques climatiques les plus sévères. S’il est par conséquent important d’augmenter les revenus, cela ne suffit pas et les pays doivent aussi adopter une série de politiques climatiques pour renforcer la résilience des populations, préconise le texte.
Avant de souligner que le rapport met l’accent sur la nécessité d’adapter les politiques à la situation spécifique de chaque pays. Par exemple, les pays riches doivent donner la priorité à la modernisation et au renforcement de leurs infrastructures existantes, tandis que les pays à plus faible revenu, qui doivent encore se doter d’une grande partie de leurs infrastructures, ont la possibilité de les concevoir et de les construire de manière plus résiliente dès le départ.
« La réalité, c’est que tous les pays peuvent être frappés par le changement climatique, mais que ce sont les plus pauvres qui sont les plus durement touchés, signale Axel van Trotsenburg, directeur général senior de la Banque mondiale. « C’est pourquoi le Groupe de la Banque mondiale s’emploie à mieux préparer les populations aux chocs climatiques, en redoublant d’efforts dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture, de l’eau, de la préservation des écosystèmes et de la biodiversité, des infrastructures, des filets de protection sociale, de l’éradication de la pauvreté et des moyens de subsistance », confirme-t-il.
Les activités du Groupe de la Banque mondiale consistent notamment, selon le communiqué, à protéger davantage de communautés contre les aléas climatiques, à aider les pays à créer des systèmes d’alerte précoce, à améliorer l’accès à des dispositifs d’assurance pour les populations et les entreprises à risque et à mettre en place des systèmes de santé capables de répondre rapidement aux crises. Le Groupe de la Banque mondiale mesure désormais les progrès accomplis grâce à ces interventions climatiques dans le cadre de sa nouvelle fiche de performance institutionnelle — cet outil lui permettra de rendre compte de son action et servira de référence pour mesurer ses résultats au regard de sa mission en faveur de l’élimination de l’extrême pauvreté et de la promotion d’une prospérité partagée sur une planète vivable.
En outre, avec la production de rapports nationaux sur le climat et le développement (a), qui couvrent désormais plus de 60 pays, ajoute la même source, le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à recenser les principaux risques climatiques et les solutions pour s’en protéger.
Dans tous les cas, le nouveau rapport consacré à l’adaptation (a) met notamment en lumière des exemples d’initiatives qui, tant dans le secteur public que privé, se traduisent déjà par des progrès significatifs et tangibles en matière de résilience, contribuant ainsi à sauver des vies et améliorer la qualité de vie des populations. Ces exemples offrent des enseignements utiles qui peuvent être appliqués à plus grande échelle :
- Pour gérer les vagues de chaleur extrême, la ville d’Ahmedabad, en Inde, a mis en place un plan d’action qui combine un système d’alerte précoce et des campagnes de communication et la mobilisation des personnels de santé, permettant ainsi d’éviter plus de 2 000 décès au cours de ses deux premières années seulement.
- Pour aider les individus à faire face à la sécheresse, un nouveau système de protection sociale adaptative déployé au Niger a versé des allocations monétaires aux familles touchées, avec à la clé une amélioration de 8 % de leur sécurité alimentaire et une hausse de 18 % de leur consommation et de leur niveau de bien-être déclaré.
- Pour renforcer la préparation des communautés aux cyclones et à des tempêtes plus fréquentes, le Bangladesh a amélioré ses prévisions météorologiques et aidé les agriculteurs à les utiliser au quotidien, ce qui a permis de réduire de 75 % les pertes de récoltes dues aux intempéries.
- Pour assurer des services d’électricité fiables, du Brésil à l’Albanie, les compagnies privées intègrent de plus en plus les risques climatiques dans leurs décisions commerciales et investissent dans la résilience, notamment en recourant à des solutions fondées sur la nature.
Espacedev