Milton, Beryl, Dana… : Le Top 10 des événements climatiques les plus coûteux en 2024

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Les Etats-Unis arrivent largement en tête des pays qui ont subi le plus lourd tribut financier des événements météorologiques extrêmes en 2024. Mais aucune région du monde n’est épargnée, selon le rapport annuel de l’association Christian Aid, publié ce lundi 30 décembre.

L’addition est très salée. Elle donne à voir l’ampleur des dégâts causés par les événements extrêmes dans le monde. En 2024, elle s’élève à 229 milliards de dollars. Et ce, uniquement pour les dix événements météorologiques les plus destructeurs, selon le rapport annuel de l’association Christian Aid, publié ce lundi 30 décembre.

Cette somme n’est qu’un plancher, puisque la plupart de ces estimations sont basées uniquement sur les pertes assurées. Les coûts financiers réels sont probablement encore plus élevés, tandis que les coûts humains ne sont souvent pas comptabilisés.

  1. Tempêtes, Etats-Unis : +60 milliards de dollars, 88 morts
  2. Ouragan Milton, Etats-Unis : 60 milliards de dollars, 25 morts
  3. Ouragan Helene, Etats-Unis, Mexique, Cuba : 55 milliards de dollars, 232 morts
  4. Inondations, Chine : 15,6 milliards de dollars, 315 morts
  5. Typhon Yagi, Asie du Sud-Ouest : 12,6 milliards de dollars, plus de 829 morts
  6. Ouragan Beryl, Etats-Unis, Mexique, Caraïbes : 6,7 milliards de dollars, 70 morts
  7. Tempête Boris, Europe centrale : 5,2 milliards de dollars, 26 morts
  8. Inondations, Rio Grande do Sul, Brésil : 5 milliards de dollars, 183 morts
  9. Inondations, Bavière, Allemagne : 4,45 milliards de dollars, 6 morts
  10. Inondations, Valence, Espagne : 4,22 milliards de dollars, 226 morts

Trois des dix catastrophes en Europe

Les Etats-Unis ont été financièrement les plus touchés. L’ouragan Milton d’octobre arrive en tête de liste comme l’événement unique le plus important, avec 60 milliards de dollars de dégâts et 25 morts. L’ouragan Helene qui a frappé les États-Unis, Cuba et le Mexique en septembre arrive en deuxième position avec 55 milliards de dollars et 232 morts. Mais les États-Unis ont aussi été frappés par de nombreuses tempêtes coûteuses tout au long de l’année, pour des montants de plus de 60 milliards de dollars de dégâts, et qui ont tué 88 personnes.

Aucune région du monde n’a toutefois été épargnée par les catastrophes climatiques dévastatrices en 2024, avec des inondations en Chine qui ont coûté 15,6 milliards de dollars et tué 315 personnes, et le typhon Yagi qui a frappé l’Asie du Sud-Ouest, tuant plus de 800 personnes. L’Europe a été le théâtre de trois des dix catastrophes les plus coûteuses, avec la tempête Boris en Europe centrale et les inondations en Espagne et en Allemagne qui ont coûté au total 13,87 milliards de dollars et tué 258 personnes, dont 226 lors des inondations de Valence en octobre.

Au Brésil, pays hôte de la COP30 sur le climat en 2025, les inondations dans l’État du Rio Grande do Sul ont tué 183 personnes et causé cinq milliards de dollars de dégâts. Le Royaume-Uni ne fait pas partie de la liste cette année, mais en décembre, l’Agence de l’environnement a averti qu’un quart des propriétés en Angleterre, soit huit millions, pourraient être menacées d’inondation d’ici 2050 en raison du changement climatique.

« Coût insupportable »

Ce top 10 se concentre sur les coûts financiers, généralement plus élevés dans les pays riches parce qu’ils ont des valeurs immobilières plus élevées et assurées. Mais certains des événements météorologiques extrêmes les plus dévastateurs de 2024 ont frappé les régions et pays les plus pauvres. On peut notamment citer le cyclone Chido qui a dévasté en décembre l’île de Mayotte, département français le plus pauvre, et pourrait avoir tué plus d’un millier de personnes.

Une terrible sécheresse en Colombie a vu le débit du fleuve Amazone chuter de 90%, menaçant les moyens de subsistance des populations autochtones qui en dépendent pour leur alimentation et leurs transports. Les vagues de chaleur ont également touché 33 millions de personnes au Bangladesh tout en aggravant la crise humanitaire à Gaza. L’Afrique de l’Ouest a été frappée par de terribles inondations qui ont touché plus de 6,6 millions de personnes au Nigéria, au Tchad et au Niger. En Afrique australe, la pire sécheresse de mémoire d’homme a touché plus de 14 millions de personnes en Zambie, au Malawi, en Namibie et au Zimbabwe.

« Les souffrances humaines causées par la crise climatique reflètent des choix politiques. Il n’y a rien de naturel dans la gravité et la fréquence croissantes des sécheresses, des inondations et des tempêtes. Les catastrophes sont amplifiées par les décisions de continuer à brûler des combustibles fossiles et de laisser les émissions augmenter. Et elles sont aggravées par l’incapacité constante à respecter les engagements financiers envers les pays les plus pauvres et les plus vulnérables au climat », a déclaré Patrick Watt, le PDG de Christian Aid.

« Une fois de plus, ce rapport nous montre que le changement climatique a déjà un coût insupportable sur nos vies. Au cours des 12 derniers mois, des phénomènes météorologiques extrêmes ont tué des milliers de personnes à travers le monde et causé des dommages massifs à nos villes et à nos écosystèmes naturels. La bonne nouvelle est que nous pouvons arrêter et inverser cette tendance », souligne de son côté Davide Faranda, directeur de recherche en physique du climat à l’Institut Pierre Simon Laplace (France). ■

Avec Novethic

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