Anthony Viaux a annoncé sa décision sur le réseau LinkedIn et sa publication a été vue plusieurs milliers de fois. Il a pris conscience qu’il participait au réchauffement climatique et à la transformation des paysages qu’il voyait depuis son cockpit.
« Je ne fais la morale à personne, je ne dis à personne de ne pas prendre l’avion », prévient Anthony Viaux. Après plus de vingt ans à travailler dans le transport aérien, comme copilote puis commandant de bord, il a décidé de démissionner à cause de son éco-anxiété, comme il l’a raconté au Parisien.
« Une équation insoluble »
Le pilote l’a d’abord annoncé sur le réseau LinkedIn et sa publication a été vue plusieurs milliers de fois. Avant de prendre un congé sabbatique il y a deux ans – « on ne quitte pas ce métier incroyable comme ça », il a pris conscience qu’il participait au réchauffement climatique et à la transformation des paysages qu’il voyaitdepuis son cockpit.
Finalement, face à « une équation insoluble », il a rendu sa démission à son employeur. « Je pense que dans le secteur, tout le monde fait le maximum pour décarboner (…) mais de mon point de vue, malheureusement, ce n’est pas suffisant compte tenu de l’urgence ».
Bien que la consommation de kérosène d’un avion soit moins élevée qu’avant, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter puisque le trafic augmente. En France, le secteur aérien représentait 5,3 % des émissions globales de la France en 2019, plus de deux fois plus qu’il y a trente ans, souligne l’Ademe.
L’avion est surtout utilisé par les plus aisés
L’agence de la transition écologique rappelle aussi que la hausse de l’usage de l’avion est plus liée à « l’intensification de l’usage de ce mode de transport par les classes les plus aisées » qu’à « un phénomène de démocratisation ».
Anthony Viaux entend désormais se tourner vers la musique, la naturopathie, une pratique de soins non conventionnelle et non reconnue sur le plan scientifique, et l’écriture d’un essai.
En mai 2024, un autre pilote de ligne avait annoncé sa démission face à « l’ampleur de la catastrophe climatique ». Yann Woodcock appelait alors à « un monde plus sobre, plus résiliant, plus solidaire, plus juste, plus joyeux… plus humain en somme ».