Après l’Australie, les USA, la France, le Chili et le Canada, c’est le Sénégal qui a été désigné pour accueillir la sixième (6ème) édition du Congrès international sur les aires marines protégées (IMPAC6). « Le Sénégal par ma voix, se félicite d’avoir été désigné, lors de l’IMPAC5 à Vancouver en février 2023, pour organiser la prochaine édition, c’est-à-dire IMPAC6 en 2027 à Dakar », nous apprend le Pr Daouda Ngom, ministre de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), à l’ouverture, ce vendredi 14 février, de la réunion du Comité de pilotage (COPIL) d’IMPAC6.
« Co-présidé par le pays organisateur, le Sénégal, et le Vice-Président marin de la Commission mondiale des aires protégées de l’UICN, représentée par sa Direction globale des Océans, le COPIL comprend également les agences nationales d’AMP des pays ayant accueilli les précédentes éditions, à savoir : l’Australie, la NOAA aux Etats-Unis, l’OFB en France, le Chili et le Canada », explique le ministre. Avant d’ajouter que l’organisation de cette rencontre du COPIL d’IMPAC6 bénéficie d’un appui du CEGEP de la Gaspésie et des Iles (Québec-CANADA), à travers un financement du gouvernement canadien.
Pour le ministre, il s’agit d’une occasion qui est offerte au continent africain pour jouer un rôle de premier plan dans la conservation et la gestion durable de nos océans. D’autant plus que, explique-t-il, « cette rencontre se tient pour la première fois en Afrique et dans un pays du Sud, dans un contexte marqué par la signature de l’Accord international sur la Haute Mer (dit BBNJ) en juin 2023 à New York, la montée en puissance de l’économie bleue durable, et des impacts croissants du changement climatique à l’échelle globale ».
« C’est donc au nom de l’Afrique que le Sénégal l’organisera, avec le soutien de l’ensemble des réseaux régionaux d’AMP du continent (RAMPAO’, MedPAN, WIOMPAN, etc.) et des conventions des mers régionales », ajoute-t-il.
À en croire le Pr Daouda Nom, l ‘Afrique, est un continent où les enjeux cruciaux en matière de conservation marine et de développement de l’économie bleue constituent une priorité pour l’avenir de millions de personnes.
« Notre pays l’ayant vite compris, a développé en quelques années un réseau appréciable de quinze (15) Aires Marines Protégées, cinq (05) réserves sous influence maritime et de quatre (04) parcs nationaux marins avoisinant ainsi un taux de couverture de près 6% de la zone économique exclusive du Sénégal », informe le ministre de l’Environnement.
« En plus de cet existant, nous sommes aussi engagés dans la conservation marine hauturière avec comme objectif la mise en place de trois (03) Aires marines hauturières protégées d’ici à 2027 dont une transfrontière avec la Mauritanie », ajoute-t-il.
De l’avis du Colonel Mamadou Sidibé, Directeur des Aire marines communautaires protégées (Damcp), IMPAC est le rendez-vous de la communauté internationale des gestionnaires d’aires marines protégées (AMP) et de leurs partenaires scientifiques et institutionnels.
Selon lui, « IMPAC est un congrès particulier regroupant les gestionnaires d’AMP, qui se tient tous les 4 ans. C’est un forum de partage des bonnes pratiques et de retours d’expériences réussies à travers la planète sur les moyens de renforcer la conservation des écosystèmes marins et côtiers par une gestion effective des AMP ».
Ainsi, l’ambition du Sénégal, en accueillant IMPAC6 en 2027, est selon le Pr Daouda Ngom, d’en faire un lieu dédié non seulement aux échanges entre professionnels et à la capitalisation des leçons apprises de leur expérience, mais également à un partage de réflexion sur les modalités de la mise en œuvre des agendas internationaux sur les océans et la conservation de la biodiversité marine. Sans oublier la préparation de décisions qui devront être prises à différentes échelles géographiques et politiques.
Une dimension nouvelle qui, dit-il, va nécessiter un travail préparatoire plus important et constituera de fait un défi à relever pour IMPAC6 et ses organisateurs.
Le ministre de l’Environnement rappelle que l’impératif de protection et de gestion durable des ressources marines est d’une nécessité incontestable, face aux multiples pressions que subissent nos écosystèmes.
Ainsi, parmi les défis majeurs qui devront guider nos réflexions et orienter les travaux préparatoires de I’IMPAC6, le Pr Daouda Ngom cite « l’atteinte des objectifs 30×30 du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal ; l’entrée en vigueur et la mise en application de l’Accord sur la Biodiversité au-delà des juridictions nationales (BBNJ*) ; l’extension et la gestion des réseaux d’AMP notamment à l’échelle des zones économiques exclusives et vers les eaux internationales, avec l’appui des organisations de coopération et les conventions des Mers régionales ; l’urgence climatique et ses impacts sur les écosystèmes marins ; la conciliation entre conservation et développement dans le cadre de l’économie bleue ».
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