Autrefois jugée ambitieuse, la stratégie climatique de BP est désormais enterrée. Le géant britannique des hydrocarbures y a en effet renoncé pour se recentrer sur le pétrole et le gaz, avec l’espoir de doper ses bénéfices en berne et ses redistributions aux actionnaires.
Le groupe, qui s’était distingué à partir de 2020 par un plan de neutralité carbone qui allait plus loin que ses principaux rivaux, était déjà largement revenu depuis deux ans sur ses objectifs climatiques.
Il avait de nouveau prévenu en décembre qu’il comptait réduire « de manière significative » ses investissements dans les énergies renouvelables.
« Nous allons accroître nos investissements et notre production » dans les hydrocarbures« pour pouvoir produire de l’énergie à forte marge dans les années à venir » et « nous serons très sélectifs dans nos investissements dans la transition », a confirmé mercredi 26 février le directeur général Murray Auchincloss dans un communiqué.
Retrait de « tous ses objectifs précédents »
« Notre optimisme sur une transition rapide était mal placé et nous sommes allés trop loin, trop vite », a-t-il ajouté un peu plus tard lors d’une présentation en ligne, affirmant que « lepétroleet le gaz seront nécessaires pendant des décennies à venir ».
Après la publication voici deux semaines d’un bénéfice net réduit de 97 % l’an dernier, le dirigeant s’est exprimé auprès d’investisseurs pour « remettre à zéro » la stratégie du groupe.
BP a ainsi annoncé le retrait de « tous ses objectifs précédents », notamment en termes de réduction d’émissions (il assure cependant viser toujours une réduction des émissions issues de ses opérations), pour se concentrer sur « la génération de retours plus élevés » pour ses actionnaires, trancher dans ses coûts, jusqu’à 5 milliards de dollars d’ici 2027, et réduire sa dette.
BP avait déjà annoncé en janvier 4 700 suppressions d’emplois en interne, plus de 5 % de ses effectifs.
Production d’hydrocarbures en hausse
Le groupe prévoit désormais qu’il augmentera sa production d’hydrocarbures d’ici 2030, là où il visait précédemment une diminution de 25 % par rapport à 2019 (un objectif déjà revu à la baisse précédemment). Il compte aussi augmenter ses investissements dans le pétrole et le gaz à 10 milliards de dollars par an, soit les deux tiers des investissements prévus en 2025.
En parallèle, il réduira de 5 milliards de dollars par an ses investissements dans ses projets de transition (qui ne pèseront désormais plus que 1,5 à 2 milliards par an). BP a aussi annoncé un objectif de 20 milliards de dollars de cessions d’ici 2027, qui pourraient notamment concerner sa filiale de lubrifiants moteurs Castrol.
« Les objectifs financiers sont ambitieux » mais « la réaction du marché laisse penser que les investisseurs vont avoir besoin d’être convaincus qu’ils peuvent être atteints », selon Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown. De fait, le titre de BP à la Bourse de Londres recule de près de 2 % vers 16H00 GMT.
Pour Greenpeace,…
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