Pour améliorer la sécurité alimentaire : L’appel urgent lancé les pays du Sahel pour renforcer l’irrigation 

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Les gouvernements des pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger,  Sénégal, et Tchad), se sont réunis, le mercredi 9 avril  à Dakar, pour un forum de haut niveau, marquant le dixième  anniversaire de la Déclaration sur l’irrigation au Sahel, dénommé Forum Dakar+10. A cette occasion, note un communiqué parvenu à espacedev, ils ont lancé un appel à l’action pour accélérer les investissements dans l’irrigation afin de réaliser l’objectif de  mettre 1 000 000 d’hectares de terres sous maîtrise totale d’eau d’ici 2035.  

Au terme de trois jours de débats et de réflexions, les ministres des pays du Sahel ont adopté la nouvelle  Déclaration de Dakar par laquelle ils s’engagent à promouvoir une irrigation performante, efficace, durable et résiliente face aux défis environnementaux et socioéconomiques. 

À la lumière des défis mondiaux récents et face à l’interconnexion croissante des crises – qu’elles soient  environnementales, sanitaires, économiques ou géopolitiques -, le communiqué nous apprend que les Etats ont opté pour des politiques de  souveraineté alimentaire, sortant ainsi du paradigme de l’importation des produits agricoles. « La  souveraineté alimentaire est possible non seulement au regard des immenses potentialités en eau, en  terres et en énergie de la région, mais aussi grâce aux nouvelles technologies dans le domaine de  l’irrigation », a déclaré Dr. Abdoulaye Mohamadou, Secrétaire Exécutif du Comité permanent Inter Etat de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS). 

La Déclaration de Dakar de 2013 sur l’irrigation au Sahel avait établi une vision ambitieuse de renforcer la  résilience, la sécurité alimentaire et la prospérité économique. Les réalisations au cours de la décennie  témoignent du chemin parcouru vers cet horizon stratégique. Le bilan dressé par les participants a fait  ressortir que les superficies aménagées, bien qu’augmentées d’environ 285 000 hectares, n’ont cependant  pas atteint l’objectif fixé.  

Suffisant pour que le Forum de Dakar soit l’occasion, pour les participants, d’adopter une nouvelle stratégie qui définit cinq grandes  priorités d’investissement visant à favoriser une transformation dans l’irrigation au Sahel. Lesquelles priorités  incluent : le soutien aux programmes d’irrigation nationaux qui intègrent un aspect régional ;  l’amélioration de la performance des schémas d’irrigation publics et communautaires ; la promotion du  développement de l’irrigation dirigé par les agriculteurs ; la réduction du déficit d’investissement ; la  mise en œuvre d’une approche territoriale intégrée ; la diversification des sources d’eau pour une  meilleure résilience climatique ; et le renforcement de la résilience des systèmes d’irrigation face aux  défis environnementaux et conflictuels.

Pour le ministre sénégalais de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage du  Sénégal, Dr. Mabouba Diagne, il faut « investir dans des  systèmes d’irrigation modernes et résilients, qui permettront d’accroître la productivité agricole, de réduire  notre dépendance aux aléas climatiques et de garantir un avenir prospère à nos populations, ». Il reste convaincu que « l’irrigation durable est le pilier de la transformation agricole au Sahel. »  

Les participants ont insisté sur le rôle fondamental des agriculteurs dans la production, y compris leur  contribution au financement des systèmes d’irrigation. Ils ont convenu d’accroître la mobilisation des  ressources des budgets nationaux pour le financement de l’irrigation, d’améliorer les cadres de  gouvernance pour accroître la performance de l’agriculture, d’accélérer la transformation des systèmes de  production irrigués actuels vers des systèmes de cultures diversifiés et axés sur le marché en améliorant  les chaînes de valeur, et d’assurer l’entretien et la modernisation des infrastructures existantes. 

« Dakar+10 doit être un tournant décisif dans le développement d’une agriculture irriguée résiliente aux  aléas climatiques et dont l’essor est indispensable au renforcement de la sécurité alimentaire, à la création  d’emplois tout au long de la chaîne de valeurs et donc, à la réduction de la pauvreté dans notre région »,  a affirmé Chakib Jenane, Directeur du développement durable pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre  à la Banque mondiale.

Espacedev

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