Face au développement très rapide des biotechnologies modernes, le grand public est de plus en plus préoccupé par les effets qu’elles pourraient avoir sur la diversité biologique, y compris les risques qu’elles pourraient comporter pour l’environnement, la santé humaine et animal. En revanche, elles offrent un potentiel considérable pour le bien-être pourvu qu’elles soient développées et utilisées de façon sécurisée.
Ainsi, consciente de cela, l’Autorité nationale de biosécurité s’est inscrite dans une dynamique d’animation scientifique de sensibilisation et de renforcement des capacités techniques et juridiques. Ceci, conformément aux dispositions, de l’articles 22 et 23 du Protocole de Cartagena relatif à la création de capacités et à la sensibilisation et participation du public, pour ainsi fournir la bonne information afin d’orienter les décisions politiques et éclairer les choix des consommateurs.
C’est dans ce sillage que le Sénégal, à travers l’Autorité nationale de Biosécurité (ANB), a décidé de mettre en place un programme d’information et de sensibilisation sur les biotechnologies modernes notamment le cadre juridique de biosécurité.
S’exprimant, jeudi, lors d’un atelier de formation et de sensibilisation de deux jours sur les biotechnologies modernes, notamment sur le cadre juridique de biosécurité, destiné aux journalistes, le Pr Aliou Ndiaye, Directeur exécutif de l’Autorité nationale de biosécurité (ANB), pense que les pays africains sont obligés d’adopter les biotechnologies, particulièrement les Organismes génétiquement modifiés (OGM), afin de tirer profit de leurs avantages face au changement climatique et aux défis de développement.
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« Il y a beaucoup de débats dans le monde autour de l’utilisation ou non des OGM. Mais le plus important pour moi, c’est de voir les avantages des biotechnologies modernes pour nos pays, de voir comment utiliser les biotechnologies modernes pour répondre à nos défis de développement », explique-t-il. Non sans rappeler que « l’utilisation des OGM, au Sénégal comme dans d’autres Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est régie par une réglementation communautaire résultant de la transposition des dispositions du protocole de Cartagena (Colombie), sur la prévention des risques biotechnologiques ». Toute chose qui le pousse à insister sur le fait qu’ « il faut qu’on puisse encadrer l’adoption des OGM et identifier les avantages que nos pays, en particulier le Sénégal, peuvent tirer des biotechnologies modernes”.
Plus que jamais, plaide-t-il, l’adoption du décret fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement de l’ANB au Sénégal est devenue primordiale. Car, « une fois signé, explique le Pr Ndiaye, ce décret peut aider le Sénégal à faire des recherches sur les biotechnologies modernes pour apporter des réponses contre la salinité des sols et la sécheresse, en développant des espèces végétales adaptées aux sols salés ».« Il faut ce décret pour qu’on puisse entrer à fond dans la recherche en utilisant les biotechnologies modernes dans la résolution de nos problèmes environnementaux », ajoute le spécialiste en biotechnologies modernes.
Pour le secrétaire permanent de l’Autorité nationale de biosécurité (ANB), le Colonel Lamine Kane, « l’Europe, dans sa majorité, autorise l’utilisation des OGM dans l’alimentation humaine et animale ». Il y a donc un niveau important d’utilisation des OGM en Europe, affirme-t-il, avant d’ajouter que « toute personne qui a séjourné aux Etats-Unis a consommé des OGM, de même que dans d’autres pays comme la Colombie, le Canada, la Chine ou encore le Bangladesh, la Corée du Sud ».
L’un dans l’autre, le colonel Kane assure que l’évaluation des risques des OGM a montré « que les risques sont négligeables ». « Malheureusement, cette désinformation sur des probabilités de dommage ou de risque des OGM cause beaucoup d’inconvénients dans nos pays », a-t-il déploré.

Adoptée en 1992, sous les auspices du Programme des Nations Unies pour l’environnement et ratifié en 1994 par le Sénégal, la Convention sur la diversité biologique est le premier instrument mondial à fournir un cadre complet couvrant tous les aspects de la biodiversité et des écosystèmes. Elle introduit, en outre, une nouvelle stratégie pour faire face à la crise de la biodiversité. La Convention vise à empêcher que les ressources naturelles de la planète ne fassent l’objet d’une exploitation intensive et non contrôlée.
En rédigeant cette Convention, note l’ANB, les gouvernements ont reconnu que les biotechnologies modernes offraient un potentiel considérable, pourvu qu’elles soient développées et utilisées dans des conditions de sécurités optimales pour l’environnement et la santé humaine et animale. Ainsi, quelques années plus tard, ces gouvernements mettaient cette conviction à exécution en établissant le Protocole de Cartagena dans le cadre de la Convention.
A en croire le Docteur et non moins Colonel, Lamine Kane, « ce Protocole a été adopté le 29 janvier 2000, et vise à contrôler les risques que pourraient représenter pour la biodiversité, les mouvements transfrontières d’organismes vivants modifiés. Ratifié par environ 130 pays dont le Sénégal, il est entré en vigueur le 11 septembre 2003 ».
Cette ratification du protocole de Cartagena par le Sénégal en 2003 a été, poursuit-il, « progressivement accompagnée par la mise en place d’un cadre national de biosécurité. Ainsi, cette volonté politique a permis, à partir de 2009, l’adoption de la loi sur la biosécurité et la création d’une Autorité Nationale de Biosécurité (ANB) et d’un Comité National de Biosécurité (CNB) ».
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