Délégués de quartiers, conseils de quartiers, chefs de villages, maires, Sous-préfets et Préfets étaient en conclave, les 27 et 28 octobre derniers. Ils s’étaient retrouvés à Dakar, dans le cadre d’une conférence nationale sur la promotion d’une gouvernance de proximité. En somme, il s’agissait d’une réflexion autour de la question : Comment repenser l’action territoriale pour qu’elle soit plus proche, plus juste, plus efficace ?
Pour ASADIC-TAATAAN et ses partenaires que sont le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires (MUCTAT) à travers l’Agence de développement local (ADL) et la Fondation Konrad Adenauer, l’idée est de jeter les jalons d’un réseau de collectivités engagées, prêtes à faire de la proximité un levier de transformation durable.
D’autant plus que « le gouvernement du Sénégal préconise la gouvernance de proximité en vue de construire des territoires équilibrés et inclusifs, susceptibles de faire face aux défis actuels, a estimé le directeur du cabinet du ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des territoires, Cheikh Tidiane Faye. Selon lui, la gouvernance de proximité est une philosophie de l’action publique, fondée sur la participation, la responsabilité et la solidarité territoriale. Elle incarne la volonté du gouvernement de construire des territoires équilibrés et inclusifs capables de faire face aux grands défis de notre temps ».
 { googletag.display('div-gpt-ad-1758878117806-0'); });
</script>
</div>10/taataan-1024x683.jpg)
Dans son discours d’ouverture de la conférence nationale, il a relevé quelques défis qui sont liés à cette gouvernance de proximité, notamment l’urbanisation rapide et les inégalités d’accès aux services sociaux de base. A l’en croire, « les villages et les quartiers ne sont pas seulement des lieux d’habitation, ils sont les fondations de la République, les espaces où se construit le vivre ensemble, où s’invente l’avenir du Sénégal, pour renforcer leurs capacités, soutenir leurs initiatives, encourager leur créativité ». Résultat des courses, reconnaît-il, « cela permet de mieux investir dans la stabilité, la cohésion et la prospérité nationale ».
Rappelant que le Sénégal ”s’est engagé depuis 1996, avec la mise en place des lois de transfert de compétences, dans un processus constant d’approfondissement de la démocratie locale, M. Faye est de ceux qui croient qu’au-delà des textes, « l’enjeu est humain. Il s’agit de rapprocher les politiques publiques des citoyens, de rendre l’action de l’Etat plus visible, plus participative et plus efficace sur le terrain ».
“Il nous faut créer un cadre de référence nationale, renforcer de façon certaine les capacités des services déconcentrés. Ensuite, augmenter les financements et permettre aux collectivités d’être actives”, a dit l’ancien préfet de Dakar Alyoune Badara Diop à l’ouverture de la conférence nationale.

Intervenant lors d’un panel axé sur la sécurité et la prévention de conflits, M. Diop, expert en sécurité, a également appelé à développer une plateforme nationale intégrant les échelons d’alerte dans le domaine de la sécurité. Ainsi, suggère-t-il « la mise en place d’un conseil de sécurité de proximité ». Avant de poursuivre : « Il s’agit [de cadres] formels organisés qui permettent de discuter avec tous les acteurs, jeunes, femmes, hommes, toutes les composantes, même les services de soins humains, et cela peut être créé au niveau de l’accompagnement avec les autres acteurs ».
Dans le même sillage, le secrétaire général de l’Agence de développement local (ADL), Ousseynou Diallo note qu’« Aujourd’hui, il y a un segment important qui est au-delà de la gouvernance de proximité parce qu’il faut aussi voir les aspects sécuritaires, les aspects du cadre de vie, etc. ».

Quant au représentant résident de la fondation Konrad Adenauer (FKA), Jonathan Nowak, il a tenu à féliciter l’ONG ”TAATAAN” pour la mise en place de ce projet “innovant, axé sur la gouvernance participative avec les jeunes des territoires”. Avant de rappeler que la FKA accompagne l’ONG ‘’TAATAAN’’ dans la promotion de mécanismes innovants de gouvernance territoriale afin de diffuser de bonnes pratiques et de renforcer l’attractivité des territoires.

« Travaillant sur ces questions, sur le développement local depuis plus de décennies, nous avons senti que la décentralisation avait fait des pas, mais qu’il restait un aspect important qui est le lien avec les quartiers et les villages, l’organisation des quartiers et des villages. Or, ces quartiers et ces villages constituent les unités administratives », note le Président de TAATAAN, Oumar Wade.
« Quel doit être le lien entre ces villages et ces quartiers avec leurs communes ? », s’interroge-t-il, d’autant plus que, précise-t-il, « quand on parle de participation, là où se trouve le citoyen, c’est au niveau de son village ou de son quartier. Mais tout le monde sait qu’aujourd’hui, quand vous allez dans un quartier, il y en a qui ne savent même pas où se situe leur commune ou comment s’appelle leur maire ». D’où l’importance de ce débat autour de la gouvernance de proximité.
Espacedev
" "



