«Affligeant» de dépenser plus en armes que pour le climat et la faim, dit le chef de l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU a jugé «affligeant» mardi que certains gouvernements sacrifient la lutte contre le réchauffement climatique et la faim pour «dépenser sans compter dans l’armement».

«Il est affligeant de voir des gouvernements dépenser sans compter dans l’armement, tout en réduisant en peau de chagrin les budgets consacrés à la sécurité alimentaire, à l’action climatique et au développement durable en général», a déclaré Antonio Guterres lors d’un Conseil de sécurité consacré aux liens entre crises climatique, alimentaires et conflits.

«Le message est clair: nous pouvons briser le lien funeste qui existe entre la faim, le chaos climatique et les conflits. Et conjurer la menace que ces calamités font peser sur la paix et la sécurité internationales», mais pour cela «il est temps d’agir», a-t-il insisté, appelant à mettre en place des politiques pour répondre aux trois enjeux «de façon simultanée».

Parce que «si nous restons les bras croisés, la situation continuera de se dégrader. Les conflits se multiplient. La crise climatique ne peut que dégénérer à mesure que les émissions continuent d’augmenter. L’insécurité alimentaire aiguë s’aggrave d’année en année».

«La combinaison entre changement climatique, faim et guerre est dévastatrice. Il n’y a pas sécurité nationale sans sécurité alimentaire. Et il n’y a pas de sécurité alimentaire sans renforcer l’action contre le changement climatique», a renchéri le patron de l’ONU-Climat Simon Stiell.

«Si le réchauffement continue, la production alimentaire va décliner dans de nombreux pays, dans d’autres presque rien ne poussera. Pénurie alimentaire, hausse des prix et faim sont probables. Sans action climatique, elles sont quasi certaines», a-t-il mis en garde.

Pour illustrer ce lien «funeste» entre réchauffement, agriculture et conflits, plusieurs intervenant ont mis en avant les disputes liées à l’utilisation des terres en Afrique de l’Ouest et centrale entre éleveurs nomades passant parfois de pays en pays, et agriculteurs sédentaires.

«Le changement climatique et les pressions environnementales ont modifié ces routes migratoires, conduisant à une montée des tensions» dans des régions où la compétition pour les ressources naturelles déjà peu abondantes augmente, a commenté Beth Bechdol, directrice générale adjointe de la FAO.

Avec l’AFP

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