Réchauffement climatique : ce qu’il faut retenir du nouveau rapport du Giec, qui alerte sur les mesures « insuffisantes » prises à ce jour

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies a publié son sixième rapport. Franceinfo a épluché son « résumé pour les décideurs » et vous en détaille les informations à retenir.

« Le changement climatique est une menace pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète. Il existe une fenêtre d’opportunité pour garantir un avenir vivable et durable pour tous, qui se ferme rapidement. » Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a publié, lundi 20 mars, la synthèse de son sixième rapport (en anglais). L’instance scientifique y résume les trois précédents documents consacrés à l’état des connaissances sur le changement climatique, ses conséquences et les solutions à y apporter, et. Son « résumé pour les décideurs » a été approuvé par les délégations de 195 pays.

« Les tendances actuelles ne sont pas du tout compatibles avec la stabilisation du réchauffement, qui permettrait d’assurer un monde vivable et équitable. Des efforts qui ont été faits, mais ils n’atteignent pas l’échelle suffisante pour une baisse suffisamment rapide des émissions de gaz à effet de serre », alerte la climatologue Valérie Masson-Delmotte dans u entretien à franceinfo. Voici les informations à retenir de ce document de référence, que franceinfo a épluché. 

La Terre s’est déjà réchauffée de 1,1°C depuis l’ère préindustrielle  

Le Giec commence par rappeler la situation actuelle : les activités humaines, notamment la combustion des énergies fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz, ont émis des gaz à effet de serre à un rythme croissant, atteignant une concentration du CO2 dans l’atmosphère « la plus élevée depuis au moins 2 millions d’années ». En résulte, et ce de manière « incontestable », un réchauffement de la température moyenne sur Terre de +1,1°C par rapport à la période 1850-1900, ainsi qu’une hausse du niveau de la mer de 20 centimètres entre 1901 et 2018. Le Giec précise que la hausse attribuée aux activités humaines est de 1,07°C.

« Cela a conduit à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes, qui ont eu des effets de plus en plus dangereux sur la nature et les populations dans toutes les régions du monde », écrit le Giec. Le groupe cite de très nombreuses conséquences, comme une baisse de la sécurité alimentaire et de l’accès à l’eau, la perte de vies humaines, l’extinction de centaines d’espèces, la survenue de maladies et de traumatismes, ou encore des déplacements « croissants » de populations. 

Les actions et engagements actuels sont « insuffisants » 

Pour faire face à ce réchauffement, les plans d’adaptation et les politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre se sont multipliés dans tous les secteurs et toutes les régions du monde, reconnaît le Giec. Toutefois, « le rythme et l’ampleur des mesures prises jusqu’à présent, ainsi que les projets actuels, sont insuffisants pour s’attaquer au changement climatique », insiste le groupe d’experts. Alors que les émissions « devraient déjà baisser maintenant » pour maintenir le réchauffement à +1,5°C, comme le préconise l’accord de Paris, « les émissions de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter », expose le rapport. 

De nombreux pays ont déclaré leur intention d’atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle, mais « peu de politiques sont en place actuellement pour tenir cette promesse », souligne encore le Giec, qui pointe du doigt l’« écart » entre les engagements et leur mise en œuvre. Si cet écart persistait, il nous ferait franchir la barre des +1,5°C au cours du siècle et nous conduirait vers un réchauffement de 3,2°C en 2100, expose le rapport. Le Giec ajoute que les prévisions d’émissions de CO2 liées à la combustion des énergies fossiles extraites dans les sites déjà existants  « dépasseraient le budget carbone restant pour [maintenir le réchauffement à] 1,5°C ».

Le Giec illustre ces trajectoires de réchauffement dans une frise éloquente, où chaque année est représentée par un trait vertical – bleu lorsque l’année est plus froide que la moyenne des températures relevées entre 1850 et 1900, rouge lorsqu’elle est plus chaude. On y voit qu’une personne née en 2020 vivra sous un climat bien plus chaud à l’âge de 70 ans, l’intensité du réchauffement dépendant du niveau d’émissions de gaz à effet de serre.

Chaque fraction de degré supplémentaire menace les écosystèmes

A chaque fraction de degré en plus, les risques qui s’intensifient, décrit le Giec. « Des vagues de chaleur plus intenses, des précipitations plus abondantes et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes [qui] augmentent encore les risques pour la santé humaine et les écosystèmes », énumèrent les experts.

Certains effets se manifesteront sur le très long terme. Ainsi, l’élévation du niveau de la mer « est inévitable pendant des siècles, voire des millénaires, en raison de la poursuite du réchauffement des océans profonds et de la fonte des calottes glaciaires, et le niveau de la mer restera élevé pendant des milliers d’années », détaille le rapport. La hausse pourrait atteindre 2 à 3 mètres dans les 2000 prochaines années si le réchauffement est maintenu en-dessous de 1,5°C, et 2 à 6 mètres pour un réchauffement limité à 2°C. Avec une température moyenne globale à +2°C, « les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental disparaîtront presque complètement et de manière irréversible sur plusieurs millénaires », expose encore le Giec.

Les moins responsables sont les plus vulnérables 

(…) Lire la suite en cliquant sur : https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/les-mesures-prises-jusqu-a-present-sont-insuffisantes-pour-s-attaquer-au-changement-climatique-ce-qu-il-faut-retenir-du-nouveau-rapport-du-giec_5720720.html

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