Le mois d’avril prolonge une série quasi ininterrompue de records qui dure depuis bientôt deux ans, selon l’observatoire européen.
Les températures mondiales sont restées à des niveaux historiquement élevés en avril. Hormis l’an passé, jamais un mois d’avril n’a jamais été aussi chaud à travers la planète, fait savoir Copernicus, jeudi 8 mai. Cet observatoire européen se fonde sur des milliards de mesures issues de satellites, stations météo et autres outils.
Depuis juillet 2023, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l’ère préindustrielle (1850-1900). De nombreux scientifiques s’attendaient à ce que la période 2023-2024, les deux années les plus chaudes jamais mesurées dans le monde, soit suivie d’un répit, lorsque les conditions plus chaudes du phénomène El Niño s’estomperaient. « Avec 2025, cela aurait dû se tasser, mais au lieu de cela, nous restons dans cette phase de réchauffement accéléré », s’inquiète Johan Rockström, directeur en Allemagne de l’Institut de Potsdam sur l’impact du climat.
Les deux dernières années « ont été exceptionnelles », réagit auprès de l’AFP Samantha Burgess, du centre européen qui opère Copernicus. « Elles restent dans la fourchette de ce que les modèles climatiques prédisaient pour aujourd’hui, mais on est dans le haut de la fourchette. » Une des explications repose sur le fait que le phénomène La Niña, inverse d’El Niño et synonyme d’influence rafraîchissante, n’est finalement que de « faible intensité » depuis décembre, selon l’Organisation météorologique mondiale, et pourrait déjà décliner dans les prochains mois.
« La réalité est que nous allons dépasser 1,5°C »
Le seuil de 1,5°C de réchauffement, que l’accord de Paris décrivait comme la limite à ne pas dépasser idéalement, est sur le point d’être atteint de façon stabilisée, calculée sur plusieurs décennies, estiment nombre de scientifiques. Copernicus pense que cela pourra être le cas d’ici 2029. « C’est dans quatre ans. La réalité est que nous allons dépasser 1,5°C« , dit Samantha Burgess.
« Maintenant, ce qu’il faut essayer de faire, c’est d’avoir un réchauffement climatique le plus proche possible » de la cible initiale car « ce n’est pas pareil si on vise un climat réchauffé de 2°C en fin de siècle ou de 4°C », explique de son côté, à l’AFP, Julien Cattiaux, climatologue du CNRS.
Avec l’APS