Une délégation de haut niveau de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), conduite par son Haut-commissaire Demba Jallow, a séjourné au siège de la Banque africaine de développement (BAD), le 5 mai dernier à Abidjan, pour discuter des initiatives de développement régional en cours.
Au cœur des discussions figurait le projet énergétique de l’OMVG, un investissement de 880 millions d’euros cofinancé par le Groupe de la BAD et d’autres donateurs. « Ce projet, dont l’achèvement est proche, a interconnecté les quatre pays membres par la construction d’une ligne de transmission de 1 677 kilomètres et 225 kV, avec une capacité de transfert de 800 mégawatts (MW) », note un communiqué de la BAD.
À en croire le texte, « le projet comprend la construction de 15 stations de transformation et de deux centres de dispatching situés à Linsan, en Guinée, et à Tambacounda, au Sénégal. Cette infrastructure est désormais interconnectée avec le Réseau électrique ouest-africain (WAPP), améliorant considérablement l’intégration énergétique régionale ».
Depuis fin novembre 2023, les 14 pays continentaux d’Afrique de l’Ouest sont interconnectés dans un seul réseau électrique, facilitant l’échange d’électricité renouvelable, propre et abordable. Cette réalisation a non seulement renforcé la coopération régionale, mais elle a également élargi l’accès à l’énergie durable dans les États membres, explique l’institution financière.
La même source note que le barrage hydroélectrique de Sambangalou au Sénégal constitue un élément clé du projet. « Avec une capacité prévue de 128 MW, le barrage devrait générer 402 Gigawattheures (GWh) par an. La construction reprend, avec une mise en service progressive prévue pour 2028 », précise-t-elle.
Les discussions ont également exploré, selon le communiqué, de potentiels partenariats à venir dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de l’eau et de l’assainissement, des transports, de l’environnement et de la gestion des connaissances – tous des domaines alignés sur les priorités stratégiques de la Banque africaine de développement.
L’occasion a été saisie par des responsables de l’OMVG pour présenter le Plan directeur de développement intégré (PDDI) et le Plan d’investissement conjoint (PIC), décrivant de nouvelles stratégies de mobilisation des ressources. Surtout qu’un événement clé, le Forum d’investissement se tiendra les 16 et 17 juin 2025 à Dakar, au Sénégal, sur le thème « Libérer le potentiel régional grâce à des investissements durables ».
La visite a, selon notre source, souligné l’engagement continu de la Banque africaine de développement en faveur de l’OMVG dans la mise en œuvre de projets transformateurs qui renforcent la coopération et l’intégration régionales.

(De gauche à droite) : le directeur général du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Ouest, Lamin Barrow, aux côtés du Haut-commissaire de l’OMVG, Demba Jallow.
La délégation de la Banque africaine de développement comprenait de hauts responsables comme Lamin Barrow, directeur général pour l’Afrique de l’Ouest ; Batchi Baldeh, directeur du Département des systèmes énergétiques ; Adama Moussa, chef de la Division des opérations énergétiques pour l’Afrique de l’Ouest ; et Jeanne-Astrid Ngako de Foki, cheffe de la Division de l’eau et de l’assainissement pour l’Afrique de l’Ouest.
Du côté de l’OMVG, étaient présents le Haut-commissaire Demba Jallow, Ousmane Hane, le secrétaire général, Ebrima Sanyang, le directeur de l’environnement et du développement durable, et Fatou Kiné Ndiaye Samba, responsable de la Division des finances.
Pour rappel, l’OMVG a été créée par le Sénégal et la Gambie le 30 juin 1978 à Kaolack, au Sénégal. Elle a pour mission la mise en valeur des ressources du fleuve Gambie. En 1981, la Guinée rejoint l’organisation et en 1983, ce fut au tour de la Guinée-Bissau. En février 1987, par une résolution de la Conférence des chefs d’État, le territoire couvert par l’OMVG est étendu au sud des bassins versants Kayanga/Géba et Koliba/Corubal. Ces fleuves, qui changent de nom en entrant en Guinée-Bissau, ont une embouchure commune en Guinée-Bissau.
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