Collectivités territoriales : Le GRADEC lance le PROFECOT « Dolel Jigeen » pour plus de leadership féminin

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Le faible pourcentage des femmes à la tête des collectivités territoriales interpelle le GRADEC. Le Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participante et la bonne gouvernance, réputée en matière de démocratie justement et de bonne gouvernance compte appuyer les femmes à renverser la tendance à travers le Projet de promotion des femmes à la tête des collectivités (PROFECOT) « Dolel Jigeen » avec le soutien des fonds canadiens des initiatives locales. Les activités du PROFECOT « Dolel Jigeen » ont été lancé officiellement jeudi

16 octobre 2025.

Selon les statistiques de l’Observatoire national de la parité (ONP), le Sénégal compte actuellement dix-huit (18) femmes maires sur les cinq cent cinquante-huit (558) et trois (3) présidentes de conseil départemental sur les quarante-trois (43) conseils départementaux. C’est inacceptable pour le Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participante et la bonne gouvernance (GRADEC). « C’est un taux très faible. Il est important, pour une question d’équité sociale et de gouvernance inclusive d’avoir plus de femmes à la tête des exécutifs territoriaux, notamment au niveau local », défend Cécile Diatta Senghor, secrétaire général adjointe de l’organisation.

Ainsi, pour changer la donne, le GRADEC s’engage dans une initiative baptisée : Projet de promotion des femmes à la tête des collectivités (PROFECOT) « Dolel Jigeen ».

L’objectif est de relever le nombre de femmes à la tête des collectivités pour les élections locales de janvier 2027. Cela passe d’abord par cerner les limites ou blocages et y apporter des solutions. « C’est d’abord le système politique ou le mode de désignation des femmes à la tête des listes parce que pour que la femme puisse être élue, il faut qu’elle soit tête de liste, donc je pense que le principal combat que nous devons mener au cours de ce projet est de faire en sorte qu’on puisse avoir des femmes tête de liste pour qu’elles puissent briguer ces mandats. L’autre obstacle, c’est le contexte culturel et social que nous vivons au Sénégal, mais également le faible pouvoir économique des femmes parce que comme on le sait, pour aspirer à une élection, il faut déposer une caution, aller en campagne électorale… cela demande des moyens. C’est important que les femmes disposent de toutes ses ressources pour réussir à l’élection », soutient toujours Cécile Diatta Senghor, coordonnatrice du projet.

Selon le GRADEC, « cet état de fait constitue un paradoxe de la démocratie sénégalaise dans la mesure où les femmes sont massivement inscrites dans le fichier électoral et ont un taux de participation dans les mêmes proportions que les hommes ».

La Direction de l’équité et de l’égalité de Genre au ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités en est consciente. « Peut-être on parle de communes, mais c’est encore frappant quand on analyse l’architecture des conseils départementaux. Au-delà des chiffres, ce que cela cache, c’est qu’une loi est là, mais il y a toujours des vicissitudes à prendre en charge. Il se trouve que les désavantages, c’est à l’égard des femmes. Il va falloir mener des actions pour corriger, rétablir l’équilibre », explique Astou Diouf la Directrice, représentante de la ministre à l’atelier de lancement du projet de promotion des femmes à la tête des collectivités (PROFECOT) « Dolel Jigeen ».  Malgré l’application de la loi sur la parité, poursuit-elle, « on n’a pas encore la parité parfaite et on est un peu loin de cette réalité. Quand on dit aujourd’hui que les femmes sont estimées à 41% à l’assemblée nationale et que le nombre de députés a augmenté, cela renseigne sur beaucoup de choses ».

La présence de la tutelle au lancement officiel des activités du PROFECOT « Dolel Jigeen » est justifiée par l’aspect du projet qui évoque l’équité et l’égalité (homme – femme) dans les instances décisionnelles, mais aussi la création de conditions pour les égales opportunités aux femmes et aux hommes en matière de gouvernance économique, politique et publique.

Cependant, plusieurs leviers seront activés pour bouleverser la tendance à travers le PROFECOT « Dolel Jigeen », nous souffle-t-on. C’est d’abord la formation. Le projet s’engage dans des concertations pour détecter les potentielles candidates dans différentes localités. Après cette identification, il va les renforcer sur plusieurs domaines : des formations techniques sur le Genre, les ressources juridiques et les procédures, le leadership, la communication… Mais également des sessions de coaching en faisant appel aux anciennes et actuelles maires qui vont leur montrer la voie du succès en leur expliquant les méthodes qu’elles avaient élaborées pour arriver à la tête de leurs collectivités. Il s’agira aussi de plaidoyers à l’endroit des autorités administratives locales, mais surtout auprès des chefs des partis politiques afin de leur demander d’investir des femmes à la tête des listes. « Le gouvernement veille toujours à assurer une autonomie aux femmes. Nous travaillons toujours pour permettre aux femmes d’être au même niveau de décision que les hommes. Il amplifie les actions en direction des femmes pour permettre d’établir cet équilibre. Nous saluons les efforts menés. Cette initiative du GRADEC s’aligne avec les politiques en cours » renchérit Astou Diouf, Directrice de l’équité et de l’égalité de Genre.

Le Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participante et la bonne gouvernance (GRADEC), fort de son expérience en matière de démocratie et de gouvernance participative ambitionne de contribuer ainsi à la réduction de ce gap constaté à la tête des exécutifs territoriaux grâce à son projet de promotion des femmes à la tête des collectivités.

Le PROFECOT « Dolel Jigeen » est financé par le Canada dans le cadre des fonds canadiens des initiatives locales. Il bénéficie de l’appui d’autres partenaires à l’image de l’Observatoire national de la Parité (ONP), l’autre gendarme de la bonne application des politiques publiques en faveur de l’équité et l’égalité, le ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités et le ministère des Collectivités territoriales.

Le PROFECOT en est à sa première phase qui va du mois d’octobre au mois de février et sera mis en œuvre dans quatre régions, soit huit (8) communes, à travers des activités de sensibilisation, d’identification, d’information et des panels. L’effet recherché est de faire monter le pourcentage de la participation politique des femmes dans la gouvernance en flèche.

Mamadou DIENG

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