La Banque africaine de développement (BAD) s’est jointe aux institutions mondiales de financement du développement au Cap en Afrique du Sud, mercredi 26 février, pour explorer des stratégies efficaces visant à combler les déficits de financement des infrastructures lors du Sommet Finance en commun.
Au cours d’une session intitulée « Mobilisation du secteur privé pour des infrastructures durables dans les économies émergentes », le vice-président chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’industrialisation de la Banque africaine de développement, Solomon Quaynor, a présenté, aux côtés de dirigeants de banques multilatérales de développement, de banques publiques de développement et d’institutions du secteur privé, l’approche de l’institution fondée sur la chaîne de valeur pour le développement de projets d’infrastructure.
Le vice-président Quaynor, a souligné le passage de la Banque d’une approche ad hoc à un cadre plus systématique pour attirer les investissements du secteur privé. « Nous avons réalisé qu’il nous fallait adopter une approche plus systématique, notamment pour essayer d’impliquer des acteurs du secteur privé dans le développement de projets », affirme-t-il.
Jordan Schwartz, vice-président exécutif de la Banque interaméricaine de développement, a souligné les défis majeurs du financement des infrastructures. « Le risque souverain est le principal facteur prédictif de l’investissement dans les infrastructures. C’est ce qui détermine les volumes d’investissement privé, encore plus que les types de contrats, les pipelines et les projets, ou même les structures et les formes de transfert ou de mixage », a-t-il noté dans son discours d’ouverture.
Pour ce qui est de Sir Danny Alexander, PDG de HSBC Infrastructure Finance, il a identifié trois facteurs clés qui stimulent les flux d’investissement privé. « L’investissement ira davantage à celui qui dispose de cadres politiques qui offrent une sécurité, qui assurent un flux de trésorerie clair et durable… Deuxièmement, la préparation des projets. Nous en parlons beaucoup, mais la préparation des projets est plus coûteuse et prend plus de temps dans les marchés émergents que dans les économies développées. Troisièmement, il existe des instruments financiers pour les transactions individuelles ou les plateformes qui peuvent être déployés », a-t-il déclaré.
M. Quaynor a présenté à cette occasion les progrès réalisés par la Banque dans la mise en œuvre de sa nouvelle approche, qui a conduit à la création d’Africa50, qu’il a décrit comme le principal développeur de projets d’infrastructure en Afrique, et de l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique, qui vise à remédier au manque de projets d’infrastructure verte bancables.
L’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique s’efforce de lever 400 millions de dollars pour le développement de projets et 100 millions de dollars pour la préparation de projets afin d’intensifier le développement des infrastructures vertes, a souligné M. Quaynor. « L’idée est que les banques publiques de développement qui travaillent avec des promoteurs locaux puissent également accéder à ce mécanisme. Il s’agit d’un mécanisme de marché où nous voulons créer ce que nous appelons un marché contestable de développement de projets », explique-t-il.
Il a également souligné la stratégie d’atténuation des risques du Groupe de la Banque. Des garanties partielles de risque servant de contre-garantie aux obligations des gouvernements sont fournis. « Nous avons une garantie triple A… nous n’hésitons pas à prendre la première perte, mais nous ne voulons pas que les premières pertes soient systématiques », souligne-t-il.
Les discussions ont été conclues par un appel fort à une intégration plus étroite entre les institutions de financement du développement. « La question n’est pas que nous ne disposons pas collectivement des instruments. Nous devons simplement être plus performants en matière d’intégration. L’intégration est ce dont nous essayons de discuter, ainsi que la manière de mieux travailler en tant que système », a souligné M. Kurukulasuriya du FENU.
Le Sommet Finance en commun de cette année, sous le thème Favoriser l’infrastructure et le financement pour une croissance juste et durable, se déroule au Cap, en Afrique du Sud, du 26 au 28 février.