La pêche continentale jadis florissante et pratiquée dans 9 des 14 régions du Sénégal se meurt. De 50 000 tonnes les débarquements annuels ont chutés à 15000 tonnes! Et pourtant la densité de notre réseau hydrographique ( 5 bassins versants, 15 affluents, 2500 km, 160 000 kilomètres carrés), la diversité des habitats, l’impact sur l’emploi et sécurité/ souveraineté alimentaire sont des atouts pour une lutte victorieuse contre ce déclin drastique et dramatique préjudiciable à notre économie et a la vie de millions de Sénégalais.
En dépit de l’existence d’un plan stratégique de développement de la pêche continentale (2021-2025) , la pêche continentale est la grande orpheline de la pêche Sénégalaise. Elle ne bénéficie ni de l’attention ni des moyens nécessaires pour son développement. Les pêcheurs continentaux, pêcheurs familiaux sont les alter ego des petits producteurs agricoles propriétaires des exploitations agricoles familiales comme eux ils sont victimes du biais positif des autorités pour la pêche industrielle ou on parle de chalutiers et non de pirogues et de licences de pêche et d’export et non de nutrition et de souveraineté alimentaire. Un symbole, les pêcheurs de la vallée du fleuve Sénégal n’ont Jamais reçus la visite d’un ministre de la pêche depuis 64 ans d’indépendance!
La relance et le développement de la pêche continentale doit être une composante naturelle de la stratégie de souveraineté alimentaire. La relance et le développement de la pêche continentale est une exigence démocratique et participe à une meilleure équité territoriale.
La relance et le développement de la pêche continentale contribuera à la création de milliers d’emplois en milieu rural.
La gouvernance de la pêche continentale doit être revue pour une plus grande inclusion des pêcheurs. Des moyens conséquents, une attention soutenue, une modernisation et une formation adéquate et des équipements suffisants à des prix accessibles aux petits pêcheurs sont nécessaires pour le développement d’une pêche continentale durable et profitable pour le plus grand nombre de Sénégalais.
Dans le domaine de la pêche aussi nous appelons à une rupture systématique qui passe par la restauration de la Kummba amul ndey de la pêche Sénégalaise dans ses droits.
Nous constatons avec beaucoup d’amertume et de regrets votre désintérêt pour ne pas dire mépris pour les petits pêcheurs acteurs de la pêche familiale.
Nous ne comprenons pas votre non réponse à la demande d’audience des pêcheurs artisanaux de la vallée du fleuve, (demande vielle presque d’un an) engagés dans un projet d’organisation d’assises.
Madame le ministre soyez ministre de la pêche et pas seulement ministre de la pêche industrielle, ministre de la pêche maritime.
Amar Yaya Sall
Agropasteur a Darou Ndoye
Président du Mouvement Citoyen Kawkaw
